
Chapitre 4
11 juillet 812
Ikira cauchemardait encore, c’était le même rêve excepté la fin, elle échappait au monstre qui la poursuivait. Ses jambes étaient lourdes, il n’y avait aucun repère spatial et le démon s’amusait, il riait et lui parlait de toutes les atrocités qu’il allait lui faire subir. Mais cette fois, elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Elle ralentit et se retourna pour le regarder droit dans les yeux. Son sourire carnassier lui fit face, elle ne put supporter cette horreur et tomba à reverse. Il était hilare et se rapprochait très lentement, c’était long, très long. Puis, il lui attrapa la jambe et dit « Tu es mon jouet » avant de la jeter en l’air et de hurler terriblement fort.
Ikira : Elle se réveilla en se redressant brusquement. « C’était encore pire que la première fois… Mais j’ai failli lui faire face ! » Elle était contente de ce rapide progrès, cependant elle se rappela la dernière scène du cauchemar. « Il me fait tellement peur… Mais pourquoi je rêve de lui, il ressemble à peine à un Lutin foreur… Rah je dois arrêter de penser à cette horreur si je veux dormir ! »
Elle se leva discrètement et sortit de sa chambre. Ethedra dormait comme un bébé, il n’était que 3 heures du matin après tout. Elle se dirigea dans la salle de bain pour boire, mais au moment où le verre toucha ses lèvres, une alarme très bruyante sonna et toutes les lumières de l’hôtel s’allumèrent subitement. Effrayée, elle alla dans le salon ne sachant pas quoi faire. Ses trois amis sortirent rapidement de leur chambre respective avec de l’appréhension.
Maria : Parlant plus fort pour couvrir le bruit de l’alarme. Mais qu’est-ce qui se passe bordel ?
Ethedra : C’est pour signifier une attaque !
Vélia : Une attaque de quoi ?!
Ethedra : Je ne sais pas, ils ne l’ont pas précisé dans le guide de l’agence ! L’alarme s’éteignit et on entendit une voix venant des hauts-parleurs.
Mr. Chrosal : Des individus en manteau turquoise attaquent l’hôtel ! Nous recensons déjà plusieurs blessés, et cela empire, plusieurs batailles ont éclatés dans les couloirs, dans le hall et même dehors ! Que tout ceux qui ont été formés au combat y prennent part ! Sinon, cachez vous et ne sortez surtout pas !
Ikira : Qu-qu’est-ce qu’on fait alors ?!
Maria : On va rester ici, on devrait être en sécurité…
Vélia : Attendez y’a la porte qui… !
Des fissures apparurent sur la porte qui éclata à peine deux secondes plus tard. Un souffle bleu poussa les débris et fonça sur le groupe à toute allure. Dans un réflexe, Maria et Vélia sautèrent en attrapant les autres en direction de la salle de bain. Il n’avaient pas encore atterrit que l’attaque rebondit dans l’espace fermé et les projeta violemment sur le mur carrelée. Heureusement ils s’en sortirent tous avec seulement quelques égratignures et de légers saignements.
Maria : Les couloirs de l’hôtel sont trop petits pour se battre correctement, les attaques explosent dans tous les sens. On entendait constamment des éclatements, des impacts et des hurlements, plus ou moins lointains.
Ethedra : Le choc l’avait bien réveillé. Alors on se bat nous aussi !
Vélia : Mais t’es fou ?! C’est pas un jeu, ce sont des combats sanglants ! L’explosion qu’on s’est pris n’est rien comparée à ce qu’on va trouver si on rentre dans la bataille ! L’engueula-t-elle avec un ton très autoritaire.
Maria : Je m’habille et j’y vais.
Vélia : Non plus ! Elle perdait patience. On est que des adolescents face à des adultes meurtriers ! Qu’est-ce que vous comptez faire à part gêner les professionnels ?!
Maria : Tss…
Ikira : On peut toujours aider les blessés ! Et puis, on est en danger ici.
Vélia : Je… Bon d’accord, mais pas de précipitation.
Pendant que nos aventuriers s’organisaient, les combats se déchaînaient. L’un d’eux se déroulait juste devant leur chambre, les ennemis bombardaient sans arrêt Mr. Léyand et Mlle. Kickov qui essayait d’amener Mr. Parjhib en sécurité.
Mlle. Kickov : Tiens bon Romain, on va te sauver. Elle avait retiré sa veste puis bandé sa blessure mais cela ne suffisait pas, il avait de plus en plus de mal à respirer et devenait pâle.
Mr. Léyand : Tss, je suis désolé mais je ne suis pas fait pour le combat. Il fit apparaître deux plaques d’acier ocre et les projeta à grande vitesse, les attaquants se la prirent en pleine poitrine et s’écrasèrent au bout du couloir.
Mlle. Kickov : « Mon œil qu’il ne sait pas se battre... » Descendons à l’infirmerie, Mr. Japier pourra le soigner. Elle l’enroula avec une plante pour le transporter.
Au moment de prendre les escaliers, l’un des hommes écrasés s’échappa de son emprise et balança comme un fou une énorme vague d’un semblant de gaz bleu. Il hurlait tellement fort qu’on aurait dit une bête sauvage. Le chef du bloc D leva rapidement un bras et de sa paume sortit une multitude de morceaux d’acier sans forme définie. Les éléments se rencontrèrent et une forte puissance fut sentie à l’impact, l’énergie bleu était comme une perceuse qui tournait à haute vitesse. Heureusement Mr. Léyand était plus fort et son coup pulvérisa son attaque et les nombreux fragments déchirèrent le combattant de toute part. Ensanglanté, l’homme tomba avec ses vêtements en lambeaux.
Mr. Léyand : Il lâcha un soupir de fatigue. C’est bon… Allons-y. Les deux adultes partirent, des enfants les avaient discrètement regardés.
Vélia : Vous voyez, c’est loin de notre niveau. On a de la chance d’être au dernier étage, les gens ne s’embêtent pas à aller dans un endroit peu habité.
Ethedra : Mouais, ils sont moins forts que les employés de l’hôtel.
Vélia : Oh mais ne continue pas cette discussion toi ! Ils entendirent quelqu’un appeler faiblement à l’aide.
Maria : Ça vient de la chambre à côté. Ils sortirent dans le couloir avec appréhension.
Ikira : Ouah c’est quoi ce trou ?!
Vélia : L’appel vient des débris, il faut sortir la personne de là ! Elle et Maria rentrèrent par la grande ouverture et déblayèrent les débris en s’aidant de leur pouvoir.
Ethedra : On va les aider aussi.
Ikira : Attend il se passe un truc là-bas…
Le second était toujours plaqué au mur, mais la plaque d’acier disparue subitement en d’innombrables petites lumières. Il tomba sans réussir à se rattraper puis toussa et prit de fortes respirations.
Ikira : Mince, cachons-nous !
L’homme se leva difficilement, il se tenait la poitrine et semblait souffrir, il avait probablement une côte cassée. Il se dirigea ensuite vers son compère et regarda son état. Il s’agenouilla à ses côtés et commença à pleurer. Il lui parlait et frappait de temps en temps son poing par terre.
Vélia : Vous allez bien madame ?
Femme âgée : Oui… M-merci ma petite… Vélia lui avait fait quelques soins, elle n’avait rien de grave mais elle était encore sous le choc.
Vélia : Vous devriez rester cachée au fond de votre chambre, je vais devoir vous laisser.
Femme âgée : D-d’accord, faites a-attention… Elle marchait très lentement.
Maria : Ils font quoi les deux ?
Ethedra : Chut, on espionne les bandits !
Ikira : Il est effondré de tristesse, il ne pensait pas que la situation tournerait à leur désavantage…
Vélia : Bien fait pour eux... Mais on fait comment pour sortir ? S’il nous voit, il risque de nous attaquer.
Ethedra : On peut aller discrètement vers la partie Bêta. Il est à fond sur son pote, je pense pas qu’il nous remarquera.
Maria : Je passe en première.
Vélia : Fais attention...
Elle avait un léger pressentiment, mais elle sortit tout de même de la brèche et marcha doucement sur la pointe des pieds. À la moitié du chemin, elle jeta un rapide coup d’œil vers l’individu et vit, dans une stupeur incroyable, qu’il la regardait d’un air meurtrier. Il se levait péniblement et la montrait d’une main tremblante enveloppée d’une aura noire avec des reflets métalliques. Elle comprit qu’il allait l’attaquer, elle tourna la tête et courut vers l’intersection. À ce moment-là, Mr. Fure apparut devant Maria et dans un mouvement trop rapide pour nos aventuriers, la protégea avec ses bras en aciers des projectiles du criminel.
Mr. Fure : AAH ! Sale connard !
Maria : « Que ?! » Elle ne comprenait plus rien, à part qu’elle s’était fait sauvée.
Mr. Fure : Je déteste les types granuleux…
Mr. Fure n’avait pas pu arrêter toutes les munitions, certaines l’avaient touché et coupé ou même transpercé. L’homme avait en effet fait apparaître une dizaine de picot en métal, et les avait propulsées à une vitesse de deux mètres par seconde malgré son état. Cependant cela l’avait fatigué encore plus, il était à la merci de l’employé grincheux. Ce dernier prolongea un bras et attrapa les deux blessés pour les ramener jusqu’à lui puis les ligota et les plaqua au mur pour les empêcher de bouger. L’autre était toujours inconscient.
Mr. Fure : On fait moins les malins hein ! Maintenant vous allez tout me dire, sinon je vous broie.
Homme aux picots : Pas de soucis… Il cracha du sang. C’est justement pour diffuser notre message que l’on a fait ça…
Mr. Fure : Comment ça ?
Homme aux picots : Vous ne comprenez pas… ? C’EST POURTANT SIMPLE !
Mr. Fure : Mais t’es enragé ! Il le comprima légèrement pour qu’il se calme.
Homme aux picots : Uuh… Les humains détruisent la nature, ils viennent pour souiller ce monde, vous ne voyez donc pas ?! La région des îles flottantes était belle et harmonieuse, mais maintenant que les hommes ont construit des routes et des îlots à travers le ciel pour relier les îles, ils ont perturbé l’équilibre !
Mr. Fure : On a perturbé la migration des oiseaux… ?
Homme aux picots : MAIS NON ! Il se tortillait de plus en plus fort. LES MONSTRES SONT PLUS AGRESSIFS, PLUS FORTS, LES DIEUX DE CE MONDE VEULENT QUE LES HOMMES DÉGAGENT ! LA NATURE SE RÉVOLTE !
Mr. Fure : MAIS TA GUEULE ! Il le jeta sur l’autre mur la tête la première et l’assomma. Ils sont complètement fêlés… Il se tourna vers les jeunes. Vous allez bien ?
Ikira : Euh oui…
Vélia : Vous connaissez ce groupe d’extrémistes ?
Mr. Fure : Non, c’est la première attaque qu’ils organisent. Je n’ai jamais entendu parlé d’eux ni de leurs revendications.
Maria : Vous savez pourquoi il a dit que les hommes ont déséquilibré la nature… ?
Mr. Fure : Peut-être parce qu’ils trouvent que les hommes ont artificialisé la région en s’y installant… ?
Maria : Elle leva les yeux en l’air. C’était intelligent d’assommer celui qui avait les réponses.
Mr. Fure : … Sur ce, je vous laisse. Je dois emmener les prisonniers dans un endroit adapté. Au revoir chers gens et allez vous mettre en sécurité je vous prie.
Il s’apprêta à partir lorsqu’un autre homme, habillé du même manteau turquoise, sortit d’une des chambres. Son habit était agencé légèrement différemment avec quelques agrafes, il portait également un masque en métal qui lui cachait entièrement le visage. Il s’approcha lentement et prit la parole avec une voix non-naturelle, comme si elle était le résultat d’une fusion entre plusieurs autres.
L’ésotérique : L’exercice est fini, je reprend mes disciples si cela ne vous embête pas. Des particules brillantes et pourpres sortirent de ses mains.
Mr. Fure : Barrez vous de là, vous allez me gêner. Les quatre adolescents s’exécutèrent sans demander leur reste.
Vélia : On compte sur vous… !
Mr. Fure : Tss, je vais lui tordre la tronche.
L’ésotérique : Tant mieux, c’est ce que j’attendais.
L’homme masqué, avec tant de prestance que nul ne pouvait douter de sa force, leva son bras délicatement en l’air tandis que les particules tournoyaient de plus en plus vite. Mr. Fure était sur ses gardes, il décrocha les bras servant de corde et laissa les prisonniers ligotés dans un coin, pour être libre de ses mouvements. Son aura grise luisit ensuite de tout son corps, il joignit les paumes de ses mains à plat et sortirent alors de son dos, quatre gigantesque bras d’acier qui prenaient presque le diamètre entier du couloir. Il y avait mis beaucoup de force car il savait qu’il était différent, et cela se voyait à l’œil nu, pour les combattants avérés en tout cas.
Mr. Fure : « Son élément tourne à une vitesse phénoménale… »
L’ésotérique : Vous transmettrez ce message ; Les protecteurs des éthers viennent remettre de l’ordre dans ce monde infecte.
Mr. Fure : Vous foutez pas de moi !
Dans un mouvement rapide, les deux hommes attaquèrent. Les quatre bras avaient les poings serrés et détruisaient la surface qu’ils touchaient comme s'ils raclaient du beurre. Les particules de l’homme étaient comme une lance tourbillonnante. Contre toute attente, la flèche d’énergie esquiva les membres métalliques et fonça droit sur l’employé. Il essaye de contrer cette attaque en la frappant avec les articulations, tout en faisant avancer son attaque. Juste avant que le chef de la secte ne se fit marteler et broyer, ce dernier ouvra sa main et la tornade pourpre s’étendit et déferla dans le couloir, les ligaments d’acier furent réduits en miette et Mr. Fure se prit l’attaque de plein fouet. Déchiré, il s’écrasa à l’autre bout du couloir dans un énorme boom, certains de ses os furent broyés, sa peau arrachée et des plaies béantes recouvraient une bonne partie de l’avant de son corps, il avait notamment perdu son bras droit. Le destructeur était resté de marbre face aux quatre mains titanesques qui avaient disparu en lumière juste avant de le toucher. Dans le couloir, l’épaisseur des murs était réduite, les chambres n’avaient plus de portes et les personnes à l’intérieur avaient été projetées au fond par la puissance du choc, on avait sentit l’attaque dans tout l’hôtel.
L’ésotérique : Bon, je reprend mes protégés.
Ils étaient en effet indemnes grâce à la grande maîtrise de l’homme mystérieux, d’ailleurs les chambres avaient aussi été épargnées, seul les murs, le plafond et le sol du couloir furent endommagés. Il ramassa ses élèves avec son élément puis descendit les escaliers avec nonchalance. Mr. Fure était emplâtré dans la roche, son sang coulait à flot et la vie le quittait précipitamment. Ikira sortit de la chambre et fut horrifiée par la dévastation, elle savait grâce au bruit et aux vibrations que quelque chose de puissant était passé mais ce spectacle dépassait son imagination. Elle ne pensait plus qu’à ce mystérieux homme qu’elle trouvait terrifiant.
Vélia : Où est Mr. Fure ?!
Ikira : Elle sortit de sa torpeur. … Hein ?
Maria : Il est encastré dans le mur ! Il faut l’aider, vite !
La panique emplit le groupe tout entier. La vue du liquide rouge et du corps détruit de l’employé déstabilisa Ikira et Ethedra mais ils réussirent néanmoins à le dégager des gravats. Vélia réagit immédiatement et plaça un garrot au niveau de l’amputation puis ils se mirent tous à courir vers l’infirmerie en priant pour ne pas rencontrer d’ennemis. Maria avait pris le bras coupé au cas où, bien qu’il semblait improbable de pouvoir le sauver.
Ethedra : « Il y a des trous, du sang et même des cadavres… C’est une véritable guerre... »
L’état du premier étage et du rez-de-chaussée était sanglant. Des tâches écarlates recouvraient le papier peint, les lieux étaient ravagés par des attaques dévastatrices et des victimes jonchaient le sol. La moitié étaient des bandits, les autres étaient des employés et des civils. Bizarrement, ils ne rencontrèrent aucun danger, seulement quelques personnes blessées qui s’entraidaient. C’était la même chose au hall, la plupart des tables étaient cassées, tous les agresseurs avaient disparus et l’entrée avait été défoncée. L’endroit était plutôt calme, mais on entendait des cris de douleurs et des pleurs, surtout vers l’infirmerie.
Vélia : Il y a trop de gens… Bon restez ici, on s’en occupe. Sa voix tremblotait.
Ikira : D’accord…
Elles les laissèrent dans l’angoisse et dans l’ombre, ils étaient alors perdus au milieu des débris avec les images horrifiantes qui revenaient dans leur tête. Ethedra n’aimait pas attendre dans ces conditions, il proposa à son amie d’aller demander ce qu’il s’était passé pour se changer les idées. Ils trouvèrent Timothé qui titubait légèrement.
Ikira : Vous allez bien monsieur Timothé ?!
Timothé : Oh ne vous inquiétez pas, ce n’est rien. Il se redressa puis réajusta son bandage au front. C’est plutôt à moi de vous poser cette question.
Ethedra : Ce sont juste des égratignures. Vous pouvez nous raconter ce qui s’est passé… S’il vous plaît ?
Timothé : Mmh… Son expression s’assombrit. À quatre heures pile, plusieurs surveillants furent attaqués par derrière, même si certains se sont aisément défendus, d’autres n’eurent pas le niveau nécessaire. L’alarme a donc été déclenchée et les affrontements ont commencé. La majeur partie des combats se sont déroulés au hall et en dehors de l’hôtel. J’étais personnellement au premier étage et j’ai pu voir que plusieurs civils nous ont aidé, malheureusement certains ont été gravement blessés, voir pire… Et ce n’est pas finit… Des non-combattants ont également été touchés alors qu’ils se cachaient dans leur chambre… Il serrait son poing de colère. Je n’ai pas pu tous les sauver parce que je ne pouvais pas me défaire de deux meurtriers ! Tout mon temps passé à m’entraîner a été inutile… ! Quelques larmes perlèrent sur ses joues, il s’essuya sous les airs surpris et tristes des adolescents. Excusez-moi... Ils ont essayé de voler le bus, fort heureusement Mr. Chrosal et son équipe les ont arrêtés, malgré le fait que certains individus possédaient une force exceptionnelle. Et enfin, un mystérieux homme avec un masque est apparu et a emporté tous les blessés avant de s’enfuir avec les valides.
Ethedra : Attendez, ils se sont enfuis comment s’ils n’ont pas pris le bus ?
Timothé : À pied. Ils se dirigent vers l’hôtel suivant, un message leur a été envoyé pour les prévenir.
Ikira : D’accord… Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ?
Timothé : Je… Je ne sais pas, désolé. Je dois vous laisser… Il partit la tête baissée.
Ethedra : C’est bizarre, j’ai l’impression de ne pas réaliser ce qui se passe...
Ikira : Pareille, ça fait beaucoup de bouleversement en peu de temps.
Au fur et à mesure que le temps passait, la situation s’éclaircissait. On avait appris que le groupe avait deux buts grâce à certains témoignages, dont ceux de nos aventuriers. Le premier était de faire réagir la presse avec cette action terroriste. Le deuxième était de voler des documents confidentiels supposés être dans les chambres des chefs de bloc au sous-sol, protégé par Mr. De Lachaîne. Ce dernier dit avoir aperçu un phénomène étrange en combattant l’un des bandits, mais il s’est arrêté de parler en présence de non-gradés. Tout le monde s’étaient rejoints dans le hall, le seul endroit nettoyé des morts. Finalement, un rapport a été rendu. Sur les 149 passagers, 25 faisaient partis du groupe aux manteaux turquoises, 51 ont été blessés légèrement, 16 gravement et 3 ont été tués. Parmi les 25 employés du bus, 9 ont été blessés légèrement, 6 gravement et 1 a été tué. Puis enfin, sur les 30 employés de l’hôtel, 10 ont été blessés légèrement. Les dégâts se sont révélés être à plusieurs dizaines de milliers d’aarons, un coût énorme pour une entreprise qui ne donnerait plus envie d’embarquer dès que le monde saura ce qui s’était passé.
Alabano : C’était pas trop terrifiant d’être confronté directement à des meurtriers ?
Maria : Je dirais stimulant… Vous avez vécu ça comment vous ?
Alabano : On est resté dans notre chambre, il nous n’ait rien arrivé.
Maria : Quelle chance. Vous n’avez pas eu à voir de vos propres yeux un corps déchiqueté.
Jupiter : Il s’en est sorti lui ?
Vélia : L’infirmier a dit qu’il était stable, mais avec tout le sang perdu et ses traumatismes importants, son corps peut lâcher à tout moment. Son bras est définitivement perdu…
Ikira : Il était tellement puissant… Murmura t-elle.
Vélia : Pardon ?
Ikira : Ah, je pensais juste à l’homme qui a fait ça à Mr. Fure. Il l’a surpassé si facilement, je me demandais si un jour on atteindrait une force aussi phénoménale.
Maria : Bien sûr que oui. Il le faut bien si on veut explorer les contrées les plus lointaines de ce monde.
Ethedra : Et on pourra aussi stopper les actions des gens comme eux !
Jupiter : Vous croyez vraiment en être capable ? Mais quelle naïveté !
Maria : La ferme avec ton pessimisme. Ce n’est pas parce que tu es nul que nous aussi.
Jupiter : Oh mais je n’ai pas dis que moi je n’y arriverais pas. D’ailleurs, il faudrait qu’on se batte réellement, je te montrerais que j’ai raison.
Maria : Fais le malin, ça se terminera exactement comme aux échecs.
Ethedra : Moi aussi je veux participer !
Maria : Toi c’est encore pire…
Ikira : « Par rapport à bon nombre de gens ici, nous sommes plutôt chanceux. Nous traversons ça comme un contre-temps alors que d’autres sont constamment terrifiés. C’est ça, ils ont fait naître la peur pour montrer leur puissance et leurs idées d’une manière à créer un sentiment de révolution, afin de déclencher une guerre idéologique pour changer le monde à leur image… Et nous n’y pouvons rien pour l’instant, c’est pour cela qu’on doit devenir plus fort. Je sens que notre voyage à la région des îles flottantes va être mouvementé. » Elle repensa à ses cauchemars. « Cette nuit, j’arriverai à y faire face. »
Vélia : Elle regardait Ikira avec un peu de peine. « Tu réfléchis beaucoup Ikira, je me demande si tu vas bien... »
Le directeur réfléchissait à la suite. Il voyait bien que la plupart des passagers voulaient partir, mais dans le sens inverse pour retourner à leur vie normale afin d’être en sécurité ou de passer une convalescence paisible. Il réunit tous les chefs de bloc au sous-sol de façon à chercher une solution.
Mr. Léyand : Nous pourrions organiser un suffrage ?
Mr. Chrosal : Nous connaissons déjà la réponse. La majorité veulent stopper leur voyage…
Mr. Wyll : Il prit la parole avec une certaine animosité. Ce sont principalement des touristes qui le demandent. Nous ne pouvons pas entraver les projets de certaines personnes pour quelques lâches...
Mme. Huleg : Et ! Ils ont le droit d’avoir peur, tout le monde n’est pas un gorille ivre de combat comme vous.
Mr. Wyll : Vous me traitez de gorille ?!
Mr. De Lachaîne : Elle n’a pas tort, vous êtes très… Velu. Confirma-t-il avec un sourire en coin.
Mr. Wyll : Oh ! Comment… !
Mr. Chrosal : Bon ça suffit maintenant ! Il était exaspéré par leur comportement même s’il en avait l’habitude, par contre Mr. Léyand semblait très surpris. Ceux qui voudront partir prendront le bus aujourd’hui, nous les emmènerons à l’hôtel précédent qui s’occupera d’eux. Ensuite, nous reviendrons ici et le lendemain, nous continuerons notre route.
Mr. Léyand : Pourquoi nous ne laissons pas les mécontents directement ici ?
Mr. De Lachaîne : Un bâtiment délabré ne doit pas leur sied à ravir, surtout pour leur moral déjà très affecté, non ?
Mr. Chrosal : Nous serons tous du voyage au cas où, sauf vous Mr. De La chaîne, vos fils et quelques volontaires, vous resterez ici pour proposer aux aventureux de suivre un entraînement digne de ce nom.
Mr. De Lachaîne : C’est trop d’honneur, je vous remercie d’avoir pensé à moi !
Mr. Chrosal : « Cette idée reflète bien ton ardeur George, serais-ce la petite Ray qui te rappelle ta jeunesse ? » La séance est terminée, allons annoncer la nouvelle et assister l’embarquement.
Les trois-quarts du convois firent leurs bagages, parfois avec l’aide des employés car la vue des dégâts leur était insoutenable, bien que le sang et les cadavres aient été nettoyés. Le bus partit à 9 heures, emportant avec lui les traumatisés, les inquiétés, les découragés et les accidentés les moins graves. Les restants furent réunis au hall éclairci et astiqué, ils n’étaient plus qu’une trentaine.
Mlle. Samanlia : Tss, ils vont nous faire quoi ? Un beau discours ?
Waple : Ils devraient nous rembourser nos tickets oui !
Bobby : Elles ont fini de se plaindre les princesses de la connerie ?
Mlle. Samanlia : Son allure passa subitement du comique au sérieux, enfin juste un peu. Tu as dit quelque chose avorton ?
Mr. De Lachaîne : Bobby, ne laisse pas la situation affecter ton sérieux au travail ! Veuillez-nous excuser mademoiselle Samanlia… Il fit une légère révérence. Bien. Mes chères salutations messieurs dames, nous savons que les temps sont durs et que l’attente est longue. C’est pour cela que l’on vous propose de participer à un entraînement de deux jours organisé par nos soins. Nous sommes des professionnels et nous pensons que certains seraient intéressés pour débuter ou s’améliorer au combat. Si c’est le cas, veuillez nous suivre en dehors de l’hôtel. Ils sortirent en emportant un coffre de grande taille monté sur roulette.
Ethedra : On y va !
Ikira : Oh oui ! « Ça nous changera les idées. »
Jupiter : Allez Ala, on va pas se faire prier !
Maria : Nous aussi, Mr. Parjhib ne doit pas mentir en disant que le vieux est un grand homme, il devrait nous apprendre des choses très intéressantes.
Vélia : D’ailleurs il est où ? Mlle. Kickov est seule alors qu’elle et lui sont en binôme.
Alabano : Sur le rapport, c’était écrit qu’il y avait un mort du côté des employés. Les trois filles se stoppèrent sous la surprise, elles avaient un regard trahissant une forte inquiétude.
Ikira : « C’était lui que portait Mlle. Kickov ?! » Je vais demander à Mr. Japier, je reviens !
Maria : Je viens aussi. Vélia les rejoignit, elles avancèrent d’un pas stressé vers l’infirmerie.
Jupiter : Ce pauvre Mr. Parjhib, j'aurais pu éviter de me moquer de lui.
Ethedra : Je ne sais même pas qui c'est…
Ikira poussa les draps qui servaient de porte et trouva rapidement le docteur de l’hôtel, il donnait des directives à des assistants tout en s’occupant de soigner une femme endormie. Les adolescentes s’approchèrent calmement pour ne pas déranger les blessés puis l’infirmier se retourna avant qu’elles ne parlent comme s’il avait senti leur présence.
Mr. Japier : Il y a un problème mesdemoiselles ? Vous semblez anxieuses.
Maria : Nous voulions avoir des nouvelles de Mr. Parjhib, il a été blessé ?
Mr. Japier : Je suis désolé mais Romain Parjhib est décédé à 5 heures 30 suite à une perte de sang trop importante du à son poumon trop endommagé, nous n’avons rien pu faire. Il l’avait annoncé avec un ton monocorde, ce qui avait rendu cette nouvelle plus choquante encore.
Vélia : Oh, euh, d’accord…
Maria : … Partons.
Ikira : Merci monsieur, et…. Au revoir.
Elles sortirent de cette salle blanche et rouge pour aller à l’extérieur. Aucunes des trois ne parlaient, elles savaient bien que ça n’aurait pas d’utilité et leurs pensées étaient facilement identifiable. Vélia essayait de comprendre chaque aspect de l’organisation qui avait tué un jeune innocent, gentil et naïf avec ses convictions inébranlables. Elle réfléchissait à toutes les raisons qui pourraient justifier de tels actes, et quelles étaient les relations entre la société actuelle et la dysharmonie avec la nature. Maria ressentait uniquement de la colère, elle refusait de croire en une quelconque justification et souhaitait simplement la destruction de cette secte. Ikira éprouvait comme les autres de la tristesse, mais elle était surtout concentrée sur les sentiments des autres. Elle trouvait que Mr. Japier avait changé, il semblait moins sympathique qu’hier soir, sa bienveillance n’avait pas résisté aux évènements. Ensuite elle pensait à Mlle. Kickov et plus généralement à tous les employés, aucun d’entre eux ne montraient d’émotions fortes, la plupart d’entre eux devaient déjà avoir subi des pertes de ce genre. Au final, elle comprenait pourquoi certains qui semblaient avoir la même force d’esprit encaissaient plus ou moins bien l’accident, c’était par rapport aux autres. En effet, avant d’apprendre pour Mr. Parjhib, elle se sentait plutôt extérieur à l’attaque, mais maintenant elle était plus affaiblie. Mais dans tous les cas, sa motivation restait la même et elle se dirigea fièrement à l’extérieur en retenant quelques larmes, sous les regards curieux ou attristés des trois garçons.
Ikira : Nous sommes prêts Mr. De Lachaîne !
Mr. De Lachaîne : C’est ce que j’attendais de toi ma petite Ikira !
Deux groupes furent formés, un pour les expérimentés dirigé par Timothé et Mlle. Kickov, et un pour les débutants dirigé par le vieil homme. Avant de débuter, ce dernier proposa aux 7 personnes inscrites de montrer leur niveau.
Ethedra : Qu’est-ce que vous faites là Dr. Boréal ?
Dr. Boréal : Je me suis dit que ça pourrait m’inspirer et m’aider à concevoir de nouvelles machines. Et aussi parce que j’en aurais bien besoin, j’ai pas envie de me faire racketter là-bas...
Mr. De Lachaîne : Très bonne initiative Dr. Boréal ! Bref, qui veut commencer ? C’était rhétorique, il regardait du coin de l’œil Maria avec un petit sourire.
Maria : Tss.
Mr. De Lachaîne : Ce n’est qu’un échauffement, mais tu peux y aller à fond.
De l’eau tourbillonna subitement autour de ses avant-bras et une brume turquoise accompagnait la jeune fille. Elle sprinta vers l’instructeur qui fit simplement apparaître une petite chaîne au creux de sa main. Le liquide s’allongea comme une liane et dans une rage surprenante, Maria frappa de toutes ses forces tel un fouet. Mais l’homme avait arrêté l’attaque avec son bras, il n’avait ressenti aucune douleur. La chaînette grandit et trancha les deux armes de Maria. Surprise par son inefficacité, elle recula de plusieurs mètres avec un saut périlleux arrière puis elle joignit ses deux mains pour bombarder d’une forte quantité d’eau son adversaire. Il réagit d’un quart de tour, tout en restant immobile, sa chaîne grossit et s’allongea pour s’enrouler et le protéger. La bombe explosa et les gouttelettes retombèrent au sol pour disparaître en petites lumières, mais malgré la puissance du choc, rien n’avait bougé d’un centimètre.
Mr. De Lachaîne : Bon travail, au suivant !
Maria : « C’était prévisible… »
Jupiter : C’est tout ? Ha, c’était pas top top hein !
Mr. De Lachaîne : Hé, petit malin. Viens par ici, on va voir si t’es si fort que ça.
Jupiter : Comme vous voulez monsieur !
Maria : Tu as vraiment intérêt à faire mieux que moi avec une aussi grande gueule.
Il lui jeta un regard et un sourire provocants puis se mit en position. Une lumière blanche apparut au bout de ses doigts, il leva sa main tel un pistolet puis tira de nombreuses fois au niveau du visage. Mr. De Lachaîne para facilement toutes les balles avec une seule chaîne qui bougeait extrêmement vite. L’adolescent changea de tactique et modélisa une épée courte. Il courut vers le vieillard et encore à un mètre de lui, il déplaça rapidement son bras de bas en haut et une lame de lumière jaillit de son arme pour lui foncer droit dessus. L’homme sourit et disparu une milliseconde pour se retrouver devant Jupiter et lui donner un coup faible mais ample au niveau du ventre. Il s’envola légèrement et retomba à terre, le souffle coupé. Son élément disparu suite au coup.
Mr. De Lachaîne : Bonne technique mais vraiment faible, au suivant !
Maria : Tu m’as déçue.
Jupiter : C’était mieux que toi, il a dit bonne technique !
Maria : Juste par gentillesse.
Vélia : Je trouve que vous êtes au même niveau, si je puis me permettre de m’incruster dans votre conversation forte intéressante.
Ethedra : Ça sonnait un peu comme un "Fermez là" non ?
Vélia : Peut-être. Les deux jeunes se tuent, n’ayant plus rien à dire.
C’était au tour d’Alabano. De l’électricité jaune vive sortie du coude jusqu’au bout des doigts afin de former un gantelet et des griffes électrifiés. Il alla au corps à corps et trancha l’air à plusieurs reprises, Mr. De Lachaîne esquivait tous les coups. Voyant l’inutilité de ses actions, le jeune tenta une feinte en tapant du revers du poing mais en faisant exploser le peu d’électricité contenu au niveau de son menton. Le vieil homme avait toutefois compris et s’était déplacé vite fait sur le côté, il projeta ensuite le garçon au loin après l’avoir attrapé au col, tout en finesse.
Mr. De Lachaîne : Pas mal mais trop mou, au suivant !
Jupiter : Je ne m’attendais pas à mieux de toute façon.
Alabano : Tu m’en vois terriblement bouleversé. Dit-il avec beaucoup d’ironie.
Maria : Tu vois, la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
Jupiter : Oh la la mais vous êtes chiants tous les deux… Répondit-il blasé.
Ikira : C’est au tour de Vélia, regardez !
La jeune fille plaça ses mains l’une au dessus de l’autre et plusieurs ronces vinrent les relier. Elle sépara de plus en plus ses paumes pour former un arc de moyenne taille. Ensuite elle détacha les bouts, l’attrapa avec une main, forma une ficelle avec une autre ronce très fine et sans épine, puis modélisa une dernière plante en une sorte de longue flèche durcie et enfin banda l’arc le long de son buste.
Ethedra : Ooh mais elle a l’air super douée !
Maria : Évidemment, elle est plus forte que moi, enfin, que nous.
Mr. De Lachaîne déplaça légèrement son pied au sol puis une chaîne sortit de son costume au niveau de son bras. Vélia tira la flèche qui partit à une vitesse impressionnante pour son âge, mais le vieil homme disparu au même moment, évitant le projectile de justesse, et réapparu devant l’adolescente. Sa chaîne entoura l’arc tout entier et le détruisit comme une brindille, puis ligota la jeune fille pour la jeter doucement vers les autres.
Mr. De Lachaîne : Une très grande maîtrise ! Au suivant !
Ikira : C’était incroyable !
Vélia : Ha ha, merci ! Ça m’a demandé beaucoup de travail, et ça m’a permis d’être l’une des meilleurs de ma classe !
Ethedra : C’est au tour du Dr. Boréal ! Entre deux adultes, ça devrait être incroyable !
Le scientifique, peu rassuré, se mit en place. Il était légèrement intimidé par l’instructeur mais aussi par les regards des adolescents, il avait peur de les décevoir. Pas le temps d’hésiter, il s’enveloppa tout entier d’une aura bleu ciel qui se transforma subitement en une brume plutôt épaisse aux reflets arc-en-ciel. À moitié caché, il faisait en sorte que le nuage le suivait et concentra dans le même temps son élément au niveau de ses poings. Arrivé vers le vieil homme, il propulsa sa brume sur ce dernier pour le déconcentré. Cependant il réagit en un quart de tour et la trancha avec plusieurs chaînes, dispersant le nuage. Mais l’homme ne lâcha rien et le rencontra au corps à corps, il frappait de toutes ses forces. Mr. De Lachaîne évitait toutes les tentatives, le chercheur s’inspira alors des autres combats et fit exploser l’énergie d’une de ses mains. Le vieillard s’était écarté, il sentit seulement une légère froideur sur sa peau. Le Dr. Boréal continua tout de même sa stratégie et assena un coup de poing, essayant de profiter de la diversion. Malheureusement, le vieil homme attrapa son bras et le projeta au loin.
Dr. Boréal : Aie…
Mr. De Lachaîne : C’était bien, mais pas assez de puissance. Au suivant !
Ethedra : À moi !
Maria : Bonne chance Ethe’.
Ikira : Il en aura bien besoin, ça va être son premier vrai combat !
Le garçon leva un bras à la verticale et de sa paume sortirent une multitude de petites pierres. Il les lança tous, sans vraiment réfléchir, pour voir ce qu’il se passerait. Mr. De Lachaîne esquissa un sourire amusé et sans bouger, détruisit tous les projectiles avec une grande facilité. Ethedra fut un petit peu vexé, il concentra alors sa puissance au niveau de son bras pour former un rocher aussi grand que son buste. Il avait du mal à contenir cette énergie, elle était très lourde pour lui. D’un mouvement de va et vient, il propulsa le bloc grossier sur l’instructeur, encore rieur. Mais juste avant de le détruire, le jeune adolescent découpa sa pierre en plusieurs morceaux en éloignant rapidement ses bras, puis les catapulta en rapprochant ses membres, seul façon pour lui d’arriver à contrôler son élément. Le vieillard trouvait déjà cela plus intelligent pour un débutant, il brisa vite fait les obus et mit fin au combat en poussant, avec ses chaînes, le blond sur le côté.
Mr. De Lachaîne : Tu m’as fait peur au début, mais tu as du potentiel. Au dernier !
Jupiter : Je suis désolé Ethedra, mais c’était moche !
Alabano : C’était pas si différent de nous hein.
Vélia : Je trouve qu’il a rapidement libéré et concentré son énergie !
Ethedra : C’est gentil, je le savais que j’étais fort !
Vélia : Oui enfin, je parlais pour ton niveau…
Ikira : Allez, je vais vous éblouir !
La jeune fille luisit entièrement de son aura rose, cela lui demandait un effort non négligeable, puis elle fit apparaître deux couteaux grossièrement cubiques. Elle les prirent en main puis fonça sur l’homme, une légère lueur sortant de ses pupilles. Elle invoqua un bloc et s’appuya dessus pour sauter et l’attaquer par dessus. Mr. De Lachaîne ne voulant pas la blesser, ses chaînes s’enroulèrent délicatement autour de ses membres et la stoppèrent en l’air. Ikira s’y était attendue et lâcha ses armes qui lévitèrent. D’une petite danse des mains, d’autres cubes affûtés proliférèrent et assaillirent l’instructeur. À une vitesse impressionnante, d’autres chaînes arrivèrent et transpercèrent chaque balle. Voyant qu’elle n’avait plus de solutions, il décida de mettre un terme au combat. Quand il la reposa, elle semblait très essoufflée.
Mr. De Lachaîne : Un fort investissement, mais une faible endurance.
Ethedra : Ouah ! C’était hyper bien Ikira !
Ikira : Ouais… Et t’as vu… Nous aussi on peut faire… Apparaître plein de trucs…
Vélia : Heureusement…
Mr. De Lachaîne : Je vais résumer. Vous avez les idées, mais pas la vitesse, la puissance, l’endurance, l’agilité et la maîtrise, à part Vélia pour ce dernier point bien sûr. Je vais vous entraîner avec mes techniques personnels, celles que j’utilise avec les employés !
Peu rassurés, les 7 débutants suivirent les entraînements avec passion, et plusieurs pauses. Les exercices constituaient à esquiver de nombreuses chaînes, à détruire des murs de différentes résistances, à résister à des attaques plus ou moins puissantes, à libérer de la puissance le plus vite possible, et à contrôler son élément soit séparé en plusieurs morceaux, soit de loin. La journée fut très longue, heureusement le vieil homme faisait de longues pauses où il racontait ses aventures dans la région des îles flottantes, mais aussi dans d’autres endroits comme le nord gelé, le sud brûlant, les montagnes escarpées, les forêts habitant les monstres les plus forts ou encore les océans et les mers du monde entier. Il parla aussi de ses fils et de ses nombreuses compagnes. Il avait eu Timothé avec une belle jeune femme à Solpo, leur ville d’origine, puis après quelques années, il eu Bobby avec une aventurière lors d’un de ses voyages, ce qui expliquait sa peau mate. Il avait eu une vie très remplie, et cela fascinait tous le monde, surtout Ikira qui voyait en lui un modèle. Cette pensée lui rappela pour Mr. Parjhib. À lui aussi il a du lui exposer sa vie, malgré la relation professionnel qu’ils avaient au travail, ils devaient bien s’entendre. Sa jeunesse lui faisait peut-être penser à Bobby justement…
Ethedra : Aaaargh ! J’ai mal partout, ça a été une torture ! Il se laissa tomber sur son lit.
Ikira : C’est tellement bien cette douleur ! Ça montre à quel point on s’est amélioré !
Ethedra : Euh ouais… Il y a eu un petit silence. Comment tu te sens sinon… Pour l’attaque ?
Ikira : Je ne sais pas trop, c’est triste, ça a été violent, mais je me sens quand même prête à affronter le monde. C’est un sentiment étrange !
Ethedra : Oui, on est tous là pour se soutenir de toute façon ! Bon, je te souhaite bonne nuit !
Ikira : Bonne nuit ! Elle prit son journal et écrivit dedans avec plus ou moins d’appréhension et d’excitation.
Pendant ce temps, dans la pénombre d’une salle d’entrepôt très peu visité, brillaient d’un bleu les fluides mystérieux injectés dans le corps des nombreux cobayes. Certains étaient dans des civières, d’autres mourraient à l’instant, et quelques uns vivaient miraculeusement.
Assistante : Ce jeune homme à survécu à ses blessures mortelles grâce au traitement, l’échantillon #53 semble fonctionner correctement.
Mr. Japier : Très bien, préparez les autres expériences et envoyez les résultats.
Assistante : À vos ordres monsieur.
Mr. Japier : Avec cette technologie, rien ne pourra nous empêcher de changer le monde...
Journal d’Ikira : 11 juillet 812
Résumé du jour : Une organisation malveillante s’était infiltrée dans le convois et a attaqué l’hôtel en pleine nuit, heureusement les employés ont réussis à déjouer leur plan et les ont obligé à s’enfuir. Mais il y a eu beaucoup de blessés et de morts, environs les trois-quarts des voyageurs ont décidé de partir. On a voulu aider les gens pendant la bataille, mais elle n’a pas duré longtemps et Maria a bien failli mourir. Mr. Fure l’a sauvé, on a même pu savoir pourquoi ils faisaient ça, pour des histoires de nature... Puis leur chef est venu et a pratiquement tué Mr. Fure, on a du le transporté en vitesse à l’infirmerie… Le calme est vite revenu, on a longtemps attendu dans le hall que le temps passe. Après, l’entreprise a proposé un entraînement, on a tout de suite accepté, ça nous a permis de penser à autre chose et d’enfin entrer dans le vif du sujet. Mr. De Lachaîne est vraiment gentil, il a du beaucoup souffrir de la mort de Mr. Parjhib. Cette journée était vraiment spéciale.
Personnes rencontrées :
Personne, à part des membres des manteaux turquoises et Mr. Léyand de loin.
Humeur du jour : Très bouleversée par des sentiments de peurs et d’excitation, mais j’ai été très intéressé par les histoires des manteaux turquoises, la vie de Mr. De Lachaîne et par l’entraînement. C’est un pas de plus dans mon aventure remplie de péripéties.