
Chapitre 5
12 juillet 812
Un vieil homme, très fatigué par l’une de ses plus horribles journées de travail, discutait sur un ordinateur rustique au beau milieu de la nuit. Le deuxième interlocuteur, son patron, lui avouait que le voyage vers l’hôtel précédent avait été encore plus ennuyant que d’habitude, et que l’ambiance était plus mort que mort. L’homme aigri se frotta sa barbe et soupira, comme à son habitude. Il lui répondit que de son côté, l’entraînement c’était bien passé et que l’atmosphère s’était allégée, en tout cas pour les passagers. Avant d’aller se coucher, le directeur lui donna des informations sur l’organisation terroriste mais surtout sur l’étrange phénomène qu’ils gardaient secret.
Mr. De Lachaîne : On est vraiment dans la merde… Ce gouvernement, toujours à nous cacher des trucs hein. Si on ne trouve pas comment ils font ça, on ne pourra rien faire face à ces types… OH PUIS ON LEUR DÉFONCERA LA TRONCHE DANS TOUS LES CAS Å CES BÂTARDS ! Hurla-t-il plein de fierté.
Bobby : Il entra dans la pièce en pyjama, se frottant l’œil à moitié endormi. Pourquoi tu gueules ‘pa ?
Mr. De Lachaîne : Ah ! Pardon fiston, je me suis laissé emporté !
Bobby : Ouais ouais, Timothé t’a déjà dit d’arrêter l’alcool le soir…
Mr. De Lachaîne : Je n’ai pas touché à un seul verre figure toi ! Bobby, tu vas tout de suite arrêter ça et aller dans ta chambre !
Bobby : Sérieux… Je suis plus un gamin.
Mr. De Lachaîne : Oh que si !
Mlle. Kickov : Elle apparut enroulée dans une grosse couette avec des yeux rouges. Mr. De Lachaîne, pourriez-vous baissez d’un ton s’il vous plaît ? Je me sens quelque peu perturbée ces derniers temps, voyez vous.
Mr. De Lachaîne : P-pardon Mlle. Kickov, vous pouvez aller vous recoucher sans problème…
Mlle. Kickov : Merci. Elle partit lentement en reniflant du nez.
Bobby : Bonne nuit ‘pa.
Mr. De Lachaîne : Il vaudrait mieux que j’aille me coucher également…
L’hôtel était très silencieux, les seules personnes éveillées gardaient l’entrée défoncée de l’hôtel tandis que d’autres procédaient en cachette à des combines malicieuses… Du côté d’Ikira, son cauchemar quotidien se manifestait une nouvelle fois. Elle était dans un monde plat dominée par un bleu profond, avec de nombreuses autres personnes qu’elles connaissaient bien. Inquiète, elle voyait des humanoïdes désarticulés et sans visages sortirent progressivement du sol et attaquaient les autres. Elle entendait des cries et des appels à l’aide déchirants son cœur mais elle n’intervenait pas, car elle savait qu’elle rêvait. Elle attendit quelque temps et le démon qui lui faisait tant peur apparut devant elle, la narguant avec sa grande taille et son sourire carnassier. Elle lui cria de partir, de la laisser tranquille mais il n’en avait cure et l’attrapa brusquement. Elle essaya de se défendre en lui lançant ses cubes roses à la figure mais il ne sentait rien. Impuissante, elle du regarder Mr. Parjhib se faire arracher la moitié du corps dans un spectacle de sang et de tendons, de bruits d’os et de liquide horrifiants, tout ceci dans une lenteur abominable. « Ne t’avises plus de me tenir tête petite humaine » lui dit-il avant de la tuer.
Ikira : AAH ! Qu’est-ce… Elle transpirait et respirait fortement. « C’était pire que les deux premières fois, je ne comprend pas ! »
Ethedra : … Ça va Ikira ? T’as fait un cauchemar ?
Ikira : Euh oui, mais ne t’inquiète pas c’est rien… C’était juste la surprise !
Ethedra : D’accord, c’est normal avec tout ce qu’on a vécu d’en faire, rendors toi bien !
Ikira : Oui. « Je suis désolé de ne rien te dire… J’en parlerai d’abord à Mr. De Lachaîne, il pourra sûrement m’aider !»
Malgré la peur, Ikira réussit à se rendormir et passa le reste de la nuit paisiblement à rêver de ses futures aventures, elle aimait beaucoup mieux cela. Au lever du jour, enfin, à l’heure des premiers rayons de soleil, Mr. De Lachaîne vint les réveiller un par un en douceur. Il n’était que six heures du matin, mais notre aventurière se réveilla le sourire aux lèvres, trouvant même positif la douleur des courbatures. Tout le monde n’était pas du même avis, on entendait se plaindre les geignards lors du petit déjeuner. Les expérimentés eux semblaient être en pleine forme, surtout Mlle. Samanlia et ses copines qui s’étaient habillées de tenues de combat faites sur mesure.
Dr. Boréal : Je suis le seul adulte à être débutant ici…
Maria : Si vous avez honte d’être avec nous, vous pouvez dégager hein.
Dr. Boréal : Ce n’est pas ce que je voulais dire !
Maria : Mais bien sûr.
Ethedra : Et docteur ! Ce matin j’ai repris le jeu vite fait et en une dizaine de minutes j’ai passé le septième niveau alors qu’avant je n’y arrivais pas !
Dr. Boréal : Sérieux… ? Ma machine est vraiment moins efficace que les entraînements réels...
Ethedra : Je suis sûr que vous pouvez l’améliorer ! Par exemple j’ai quelques idées… Le Dr. Boréal prit intensivement des notes dans un cahier rangé dans la valise qu’il prenait en toutes circonstances.
Ikira : Elle posa brusquement son bol vide sur la table. Je dois voir Mr. De Lachaîne, je reviens vite ! Elle s’en alla sans attendre.
Vélia : « Il faut que je sache de quoi il en retourne ! » J’ai quelque chose à faire moi aussi…
Maria : Vraiment ?
Vélia : … Oui. Elle suivit discrètement Ikira.
Jupiter : J’y vais aussi.
Maria : Qu’est-ce que t’en as à faire de la vie d’Ikira… ?
Jupiter : Y’a besoin d’une raison pour espionner les gens maintenant ?
Maria : Reviens ici avant que je ne t’explose le nez !
Jupiter : Je n’entend riiiien. Il accéléra.
Maria : Tss sérieux… Elle se précipita pour le rattraper.
Alabano : … Bon. Dites, je peux regarder ce que vous faites s’il vous plaît ?
Dr. Boréal : Oh bien sûr viens, Ethedra m’aide à améliorer ma machine d’entraînement. J’ai oublié, moi c’est le docteur Boréal.
Alabano : Ah c’est vous l’inventeur ! Je suis Alabano.
S’en suivirent des discussions sur la technologie, sur les combats et surtout sur l’invention du scientifique. Ils étaient loin des problèmes et parlaient tranquillement de l’avenir. Pendant ce temps là, le groupe d’adolescent espionnait sans scrupule Ikira et Mr. De Lachaîne.
Mr. De Lachaîne : Je peux t’assurer que tes cauchemars passeront au bout d’un moment. Je vais te raconter mon expérience. Moi aussi au début de ma toute première aventure, dans la région de Sterh, j’ai été confronté à des scènes de sang et de souffrances, j’étais encore plus jeune que toi. J’avais un rêve régulier qui m’empêchait de passer une nuit paisible. Heureusement mon père avec qui je voyageais m’a aidé avec une astuce très simple. Si le monstre de tes cauchemars est plus fort que toi, ne cherche pas à le combattre.
Ikira : C’est tout ?
Mr. De Lachaîne : Oui ma petite.
Ikira : Oh je crois que j’ai compris ! Merci !
Mr. De Lachaîne : Il n’y a pas de quoi.
Ikira : J’ai d’autres questions aussi ! Comment vous faites pour vous déplacer aussi vite lors d’un combat ? Vous avez passé combien de temps à vous entraîner pour arriver à un tel résultat ?
Mr. De Lachaîne : Vois-tu, le corps peut s’améliorer pratiquement à l’infini, il faut que tu t’entraînes sévèrement, sans perdre la motivation. Il n’y a pas d’astuce. Mais ça va plus vite quand tu risques ta vie dans tous les recoins du monde bien sûr ! Il se mit à rire.
Ikira : Donc si je veux devenir beaucoup plus forte, je ne dois pas avoir peur des risques… Elle le nota dans son carnet. Merci pour toutes vos explications, vous êtes génial !
Mr. De Lachaîne : Ça me touche beaucoup. Aller, filons à l’entraînement.
Les petits espions s’enfuirent sur cette conclusion pour ne pas être repérés.
Vélia : J’en étais sûre que quelque chose allait mal… Personne ne peut se sortir indemne d’un accident de ce genre !
Jupiter : C’est elle qui s’est fait attaqué par un géant cornu ? Elle a l’air de s’en foutre complètement, faut pas s’inquiéter. Et puis elle se débrouille très bien toute seule.
Maria : Cette fois, tu n’as pas tort.
Vélia : Oui mais, on aurait pu lui parler, lui demander si elle allait bien...
Jupiter : Si elle avait vraiment voulu en parler, elle l’aurait fait hein. Regarde son caractère, franchement.
Vélia : Moui…
Maria : Elle lui tapa plusieurs fois le dos. Arrête de te morfondre, ça ne fait pas de toi une mauvaise amie.
Vélia : Si tu le dis… Elle sourit un peu, légèrement convaincue.
Mr. De Lachaîne : Aller tout le monde, c’est l’heure de l’entraînement !
Mlle. Samanlia : C’est pas trop tôt. Allez Timothé, Bobby on se bouge !
Waple : Hop hop hop !
Bobby : Elles sont sérieuses ces gro…
Timothé : Il le ballonna avec sa main. Tais-toi… Sinon elles vont devenir encore plus chiantes.
Mlle. Kickov : … C’est moi qui les prend aujourd’hui. Décida-t-elle dans un ton faussement neutre.
Bobby : Elle est d’une humeur massacrante !
Mr. De Lachaîne : Il s’approcha d’eux, les voyant s’agiter. Vous tenez le coup ? Vous n’êtes pas obliger de participer si vous n’en avez pas envie.
Mlle. Kickov : Ne vous inquiétez pas Mr. De Lachaîne, nous contrôlons parfaitement la situation. Ces femmes vont très vite se calmer.
Mr. De Lachaîne : Ce n’était pas la question mais d’accord, si tout va bien…
Tout se mit en place, et après un échauffement basique, l’entraînement commença. Le vieux instructeur sortit des poteaux télescopiques où se trouvait une balle suspendue au sommet. Il y en avait de différentes tailles dont le dernier qui atteignait le plafond du tunnel.
Mr. De Lachaîne : Le but est de toucher la balle avec votre main. Quand vous avez réussi un niveau, vous passez au suivant. Je vous laisse une demi-heure, mais ça devrait aller très vite, si vous avez fini entraînez vous ensemble. Il alla s’installer sur un transat.
Ikira : Elle était face au premier poteau, de cinq mètres de haut. Comment je peux faire… ?
Ethedra : Comme ça !
Le jeune garçon fit apparaître des pierres à l’apparence de planche. Il sauta dessus et les déplaça au fur et à mesure de son ascension. Il atteignit rapidement la balle. Ikira ne voulut pas le copier, elle s’accrocha alors à quatre cubes roses, deux aux pieds et deux aux mains, puis se laissa transporter en l’air mais très lentement et en manquant de tomber quelques fois. Elle réussit néanmoins l’objectif, il ne lui restait qu’à parfaire sa maîtrise du vol pour passer sans danger les niveaux suivants. Les autres y arrivaient mieux. Vélia avait une technique similaire à celle d’Ikira, mais ses ronces l’enroulaient de partout comme un harnais, et elle allait plus vite. Maria s’accroupissait et concentrait de l’eau au bout de chaque membre pour la relâcher soudainement et se propulser, puis elle continuait à tirer de l’eau pour se déplacer en l’air. Jupiter faisait de même mais il partait de plus loin pour fonçait comme une fusée. Alabano lui faisait exploser son électricité au niveau de chaque membre mais il n’était pas très stable et manquait de puissance, bien qu’il finissait par y arriver. Le docteur Boréal s’était assis sur un nuage concentré et montait sans pression, sauf quand les adolescents lui passaient juste à côté.
Dr. Boréal : AAH ! Mais faites attention, merde !
Ethedra : Hé hé, pardon monsieur !
Maria : « Bon le dernier, il est deux fois plus haut que celui d’avant… »
Jupiter : Le premier qui y arrive gagne ! Il sauta juste derrière Maria, l’onde de choc la poussa légèrement.
Maria : Tss, jamais de la vie…
Le sol se craquela sous la force de l’eau, elle le rattrapa très vite. Il répliqua en lui envoyant une boule de lumière en plein visage. Désorientée et énervée, elle fonça à l’aveugle et sans aucune surprise, elle percuta violemment le vaurien au niveau du menton. Ils tombèrent suite au choc, à cause de la douleur, mais sans oublier de s’insulter allégrement. Heureusement, ils se stabilisèrent en l’air et atterrirent en douceur.
Maria : T’es con ou t’es con ? Pourquoi tu m’as envoyé une boule en pleine gueule… ?
Jupiter : Oh la la, arrête de t’énerver pour si peu...
Maria : Oh la la, arrête de gn gn gn. On aurait pu se blesser, mais monsieur s’en fout hein.
Jupiter : Mais quelle gamine j’y crois pas, t’as peur de te blesser pour ça ? Venant d’une sois disant aventurière, tu me déçois. Il termina sa phrase avec un sourire en coin très provocateur.
Maria : Bon tu as gagné, je vais te faire ravaler tes paroles…
Mr. De Lachaîne : Il apparut soudainement. Calmez vous les enfants, voyons... Nous allons changer d’exercice, celui là servait d’échauffement. Vous allez vous combattre ! Et pour un meilleur entraînement, vous changerez d’adversaire régulièrement.
Maria : Dommage, je voulais juste taper sur Jupi…
Jupiter : Fais la maligne vas-y, tu rigoleras moins après.
Vélia : Ça va toujours être comme ça… ?
Ikira : Moi j’aime bien, ça rajoute une certaine ambiance dans le groupe !
Alabano : Oui, et comme ça Jupiter reste concentré sur une seule cible, on est tranquille !
Vélia : … J’abandonne.
Il dessina dans la roche trois arènes rondes d’une vingtaine de mètres de diamètre et choisit lui même les couples de combat. On perdait lorsqu’on touchait le sol derrière les lignes. Les affrontements se déroulaient sans encombre, les élèves y allaient à fond et avec enthousiasme sans toutefois être violent, c’était un sport après tout, mais un sport qui pouvait sauver la vie des aventuriers. Leur instructeur leur donnait beaucoup de conseils, sur la position, les coups, les esquives, les parades, et toutes ces choses qui faisaient d’une personne un combattant hors-pair. Les meilleures étaient incontestablement Maria, Jupiter et Vélia. Leurs mouvements étaient fluides et précis, et chacun se développait dans un aspect spécifique, dans un style personnel. Les autres n’étaient cependant pas en reste, ils avaient tous bien progressé.
Timothé : Alors, comment ça se passe ?
Mr. De Lachaîne : Je suis fier d’eux, la nouvelle génération est prometteuse ! Et de ton côté ?
Timothé : C’est… Nous avons quelques tensions. Une grande partie s’entraînent ensembles et des groupes se forment. Mais trois femmes, dont vous connaissez les identités, sèment la discorde dans nos rangs. Énervées, elles ont voulu défier Cécile, et bien sûr elles font des ravages. En fait, elles combattent toujours, au loin. Il me semble que Mlle. Samanlia a le même niveau que Cécile et qu’elles ne s’arrêteront pas de sitôt...
Mr. De Lachaîne : Tant qu’elles ne blessent personne, laissons les se défouler, ça fera du bien à tout le monde… En tout cas je ne pensais pas cette jeune femme aussi forte !
Timothé : Elle est forte, mais surtout chiante. Tout le monde est exaspéré, elle et ses amies hurlent sans raisons et rabaissent constamment les personnes autours d’elles…
Mr. De Lachaîne : Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, ce soir se sera fini…
Timothé : Oui oui… Bon j’y retourne…
Mr. De Lachaîne : Le pauvre bout de chou. Bref !
Avant de faire une pause, le vieil instructeur observa les derniers combats. Ikira tentait beaucoup de choses différentes qui marchaient plus ou moins bien, elle avait beaucoup d’imagination.
Ikira : Saut périlleux avant et coup de pied massue psychique ! Yaaah ! Vélia stoppa le talon recouvert de matières roses avec une grand facilité, ses ronces se pliants légèrement au coup.
Vélia : Arrête avec les noms d’attaques ! Elle la repoussa au loin, Ikira se reprit et retomba sur ses pieds.
Ikira : Coup de poing fusée psychique ! Elle se propulsa en se tirant avec son propre élément qui enveloppait son poing.
Vélia : Tu l’auras voulu… Ikira allait vite, mais Vélia réagit immédiatement et pivota pour la laisser la frôler. Trop lente ! Elle attrapa son bras et la jeta hors du terrain avec une prise de judo.
Ikira : Aaah ! Elle s’écrasa sur le dos. C’est encore raté, peut-être que si je réfléchissais plus, oh je sais !
Vélia : Elle l’aida à se relever. S’il te plaît, arrête de faire n’importe quoi, tu dois rester concentrer dans un combat ! On n’invente pas une multitude de technique sans queue ni tête, il faut une cohérence, une fluidité !
Ikira : C’est pas bête, je vais noter ça ! Merci Vélia ! Elle courut chercher son carnet.
Vélia : Elle soupira mais garda un léger sourire. Elle est survoltée.
Mr. De Lachaîne : Vous avez tous bien travaillé, nous allons faire une pause.
Maria : Déjà ?
Dr. Boréal : Pitié lâche moi… Elle lui pliait l’un des bras dans le dos.
Maria : Oui oui.
En voyant que le groupe du vieil homme se reposait, les autres décidèrent de faire de même. Malgré l’atmosphère électrique, Mlle. Samanlia et Mlle. Kickov étaient calmes, et aucune des deux n’ouvraient la bouche, elles étaient exténuées.
Omélie : On rêverait d’être aussi forte que toi Marion !
Waple : Tu as un don pour le combat !
Mlle. Samanlia : Un don… ? Elle inspira profondément. Je me suis entraînée pendant des années pour arriver à ce niveau, vous croyez réellement que c’est juste un don ?!
Waple : Euh, non…
Mlle. Samanlia : C’est bon vous m’avez saoulée. Elle se leva et partit à l’intérieur de l’hôtel.
Omélie : Vexée, elle piqua une crise. Non mais elle se prend pour qui ?! Tout le monde se tut pour les écouter, certains en riaient comme Jupiter et un groupe de musclés.
Bobby : Bah pour ce qu’elle est, ha !
Omélie : Nan mais toi on t’a pas sonné hein ! On lui fait des compliments et elle s’énerve cette p… ! Elle ne finit pas sa phrase.
Mlle. Kickov : T’es cruche ma parole, elle est peut-être chiante mais au moins elle s’investit au maximum contrairement à vous deux. C’est pas étonnant que vous soyez si nulles comparées à elle, vous ne faites pas grand-chose à part la suivre comme des moutonnes et à rire bêtement, sans effort on arrive à rien.
Omélie : Mais ferme là ! T’es qui pour me donner des leçons ?!
Waple : Elle lui attrapa le bras. Omélie, s’il te plaît, ils ont raison…
Omélie : Quoi, toi aussi t’es contre moi ?! Elle se dégagea avec violence et partit les poings serrés vers sa chambre.
Waple : Elle regarda autour d’elle, honteuse. Je… Excusez-moi… Elle s’enfuit se cacher derrière un mur extérieur de l’hôtel.
Bobby : Elles ont un cœur, qui l’aurait crû ! Elles peuvent peut-être devenir de bonnes personnes !
Timothé : Il fallait bien que ça éclate un jour.
Mlle. Kickov : … Je vais aller les voir, une par une. Nous ne pouvons pas les laisser comme ça, il ne faut pas oublier ce qui s’est passé hier, même si les vestiges de l’hôtel nous le rappelle à chaque instant, nous devons soutenir chaque personne. Elle se leva, recoiffa ses cheveux puis s’en alla les voir.
Mr. De Lachaîne : Voilà, enfin une personne qui agît correctement. Vous devriez tous prendre exemple sur Mlle. Kickov !
La pause se termina, l’employée modèle n’était toujours pas revenue, ce qui voulait dire qu’elle discutait longuement avec chacune d’entre elles. Ses collègues le savaient déjà, quand elle avait un travail, elle le faisait toujours à la perfection. L’entraînement reprit mais cette fois-ci la séance consistait à apprendre des coups d’arts martiaux, pour les combats au corps à corps. Tout le monde sans exception s’y mit, une multitude de livres illustrés furent mis à disposition. Les instructeurs, mais également quelques passagers, enseignaient les coups basiques et leurs propres mouvements.
Ethedra : Il posa son livre par terre. On essaye quelques figures ?
Alabano : Oui, vas-y.
Ethedra : Bon…
Le blondinet donna directement un coup de poing au visage de son adversaire, mais celui-ci esquiva en se décalant sur le côté, il profita de cette ouverture pour asséner le même coup. Ethedra bloqua son allonge avec sa paume, puis il pivota pour se mettre dos à son adversaire. Il lui agrippa le bras et les vêtements pour le projeter à terre en le faisant passer par dessus lui. L’adolescent ne put rien faire et tomba sur le dos.
Ethedra : Et voilà ! Ça va le dos ?
Alabano : Oui… ! Il se plaça soudainement sur le côté, s’appuya sur ses mains et fit tournoyer son corps pour percuter les jambes d’Ethedra et le faire tomber.
Ethedra : AH !
Alabano : Ça a marché !
Ethedra : Hmpf… Il se leva et jeta un coup d’œil autour de lui. Regarde les autres, ils font mieux que nous. Vélia venait de faire valdinguer Ikira en tournant sur elle même comme dans une danse et Jupiter semblait courir sur les bras de Maria avant de faire un salto arrière et repartir à la charge.
Mr. De Lachaîne : Alors, comment ça se passe ?
Alabano : Il se trouve nul, mais je trouve qu’on se débrouille bien !
Ethedra : Bof…
Mr. De Lachaîne : Je vais vous apprendre un petit mouvement très pratique, il faut utiliser son élément et généralement ça surprend !
Ethedra : On peut utiliser son élément ?
Mr. De Lachaîne : Bien sûr, nous vous avons donné uniquement les livres sur les bases, mais les art martiaux sont très vastes. Bref, viens par ici et frappe moi.
Ethedra : D’accord ! Le garçon s’exécuta, le vieil homme stoppa le poing avec sa paume et une chaîne sortit de sa manche pour s’enrouler autour de son bras. Surpris, Ethedra se fit jeter comme une poupée attachée à une ficelle.
Mr. De Lachaîne : Voilà, c’est plutôt simple mais pratique. Essayez de créer vos propres coups au fur et à mesure de votre apprentissage et de votre style.
Ethedra : Uh...
Alabano : Bien compris monsieur ! Merci !
Mr. De Lachaîne : Bien, je vais aller expliquer la même chose aux autres, mais en leur apprenant d’autres combines. On se retrouve au déjeuner !
Ethedra : J’ai plein d’idées qui me viennent en tête.
Alabano : Pareil, on va voir qui a les meilleures !
Le groupe des débutants s’exerçait durement, ils lisaient puis essayaient jusqu’à ce qu’ils réussissaient, il s’aidaient entre eux, ils inventaient leurs propres techniques… Le Dr. Boréal eu le plus de mal à réaliser les figures, il était beaucoup moins souple que les adolescents, néanmoins tout ceci lui permit de grandement s’améliorer au niveau physique et moral, il était fier de lui. Vélia fut celle qui concocta les techniques les plus compliquées, elle avait même fusionné plusieurs figures en une seule, elle impressionnait toujours le vieil instructeur. Jupiter et Maria avaient créé des techniques pour contrer celles de l’autre, si bien qu’ils tombaient à cours de stratagème. Quant à Ikira, elle avait rempli un autre de ses cahiers avec une grande liste de coups dont elle n’utilisera sans doute même pas la moitié. L’heure du déjeuner arriva enfin et une longue pause de plusieurs heures débuta. L’atmosphère était elle-même devenue fatiguée et une odeur de sueur persistante enivrée le hall entier. Chacun prit son plateau et attendait fermement son tour dans la queue, les repas étaient salvateurs et requinquaient efficacement les troupes. Pendant ce temps-là, Mlle. Kickov finissait de parler à Omélie.
Mlle. Kickov : Tu comprends maintenant ? Elles avaient décidé de se tutoyer.
Omélie : Mmh oui oui…
Mlle. Kickov : Elle soupira. Tes deux copines sont moins tendues que toi, si tu te mettais au sport, par exemple le combat comme Marion, tu pourrais évacuer.
Omélie : Pff je vais m’excuser, c’est déjà beaucoup.
Mlle. Kickov : D’accord d’accord, c’était juste une proposition. Il doit être l’heure du déjeuner donc, au revoir. Elle referma la porte de la chambre derrière elle.
Omélie : Est-ce qu’elle vient de me manipuler… ? J’ai l’impression d’être prise pour une conne, mais bon, autant arranger les choses.
Quelques minutes plus tard on pouvait apercevoir les trois femmes ensembles, se parlant calmement, ce qui montrait bien que ce n’était plus comme avant entre elles.
Timothé : Bon travail Cécile, tu as réussi !
Mlle. Kickov : Merci. Comme je l’ai dit avant, il faut éliminer toutes les tensions au sein d’un groupe pour éviter son éclatement. Et ce n’est pas en ricanant de la situation qu’on arrange les choses hein. Elle s’était retournée et fixait Jupiter, qui était assis à la table derrière elle.
Jupiter : … Il la regarda l’air blasé. « Tu peux te les garder tes leçons à deux balles ma cocote. »
Ikira : Oh Vélia ! Tu te souviens de ce qu’on voulait demander à Mr. De Lachaîne ? Le vieillard leva un sourcil interrogatif.
Vélia : Ah mais oui, ça fait déjà deux jours ! Monsieur, vous savez des choses sur les « Mangeurs » ?
Mr. De Lachaîne : Il fit mine de ne rien savoir. Non, qu’est-ce que c’est ?
Vélia : Elle fut très déçue de cette réponse. Euh, un peuple non-humain qui vivrait dans les canyons et qui serait capable de manipuler la matière et l’énergie à leur guise, enfin bon c’est pas grave…
Ikira : Moi qui croyais que vous étiez aussi intelligent que fort...
Mr. De Lachaîne : « Font-elles exprès… ? » Ce ne sont que des légendes, je ne m’intéresse qu’à ce que je vois ! Et tu viens de m’insulter non ?
Vélia : Vous n’avez pas l’air très surpris par ce que je raconte, et vous parlez comme si vous saviez déjà que c’étaient des légendes…
Ikira : C’est vrai ! Vous nous cachez quelque chose monsieur !
Mr. De Lachaîne : Ce ne sont qu’inepties mesdemoiselles ! Pourquoi mentirais-je ? Cette histoire m’est juste revenu en tête lorsque vous l’avez énoncé, vous savez, je suis déjà aller dans les canyons. Et qu’ai-je vu ? Rien qui confirme ces légendes !
Vélia : « Pourquoi il parle comme ça… ? C’est peut-être un signe de mensonge… »
Ikira : Bon d’accord on vous croit… Mais du coup, vous êtes allé dans les canyons ?! Racontez-nous s’il vous plaît !
Mr. De Lachaîne : « Parfait, j’ai réussi à détourner la conversation. » C’était il y a une vingtaine d’années, lors de mon retour dans la région, j’ai profité d’une expédition organisée par l’armée pour y participer, ils recrutaient les volontaires ! Et bien sûr, ils savaient qui j’étais, enfin bref…
Le vieil homme raconta ses nombreuses histoires pendant de nombreuses heures. Nos adolescents l’écoutaient avec attention et posaient beaucoup de questions. Puis au fur et à mesure, les autres passagers, les collègues de travail et les fils De Lachaîne vinrent aussi s’asseoir. Certains riaient lorsqu’Ikira, Ethedra ou encore Mlle. Samanlia posaient des questions stupides. C’était un bon moment de détente et de repos qui permettait de déstresser et d’évacuer un peu la pression due à l’attaque d’hier. Plus personne n’avait envie de s’entraîner, ils avaient si bien travaillé après tout, alors on attendit patiemment l’arrivée de la soirée.
Ethedra : Monsieur, qu’elle était la taille du plus grand monstre que vous avez croisé ?
Mr. De Lachaîne : Je dirais plusieurs centaines de mètres de long…
Maria : C’est possible ça ?
Mr. De Lachaîne : Et oui, j’étais sur un bateau dans l’océan Dalarie. Tout l’équipage l’avaient vu, une gigantesque ombre passa en-dessous de nous, nous nous sommes dis que le monstre avait du remonter depuis les profondeurs abyssales. C’était terrifiant !
Ikira : C’est incroyable ! Est-ce que ça existe des monstres aussi grand sur la terre ferme ?
Mr. De Lachaîne : Je ne pense pas, on les aurait déjà remarqués ! Des voix émergèrent de l’infirmerie.
Mr. Japier : Mr. Fure, retournez dans votre lit !
Mr. Fure : Non ! Je veux savoir ce qui s’est passé ! Il apparut à travers les draps et s’écroula de fatigue, il était recouvert de bandage, de plâtre et un peu de sang.
Timothé : Briac ?! Il vint lui porter secours. T’es fou, tu veux y passer ?!
Mr. Fure : Je m’en fous... Je veux savoir où ces connards sont partis !
Mr. De Lachaîne : Calme toi, ça fait longtemps qu’ils ne sont plus là. Si tu veux parler, va dans ton lit.
Mr. Fure : Tss… Les trois hommes allèrent dans l’infirmerie.
Jupiter : Et beh, il est costaud celui-là.
Vélia : Dire qu’il avait l’air mort quand on l’a transporté… Les images sanglantes de la bataille ressurgirent soudainement dans ses pensées.
Maria : Elle remarqua immédiatement l’état de son amie. N’y pense plus Vélia, c’est fini maintenant.
Vélia : Ne t’inquiète pas, c’était passager… En tout cas il a l’air de tenir bon, tant mieux.
Ethedra : Est-ce qu’on a plus d’informations sur le groupe des manteaux turquoises ?
Mlle. Samanlia : Même s’ils en avaient, vous croyez vraiment qu’ils le nous diraient ? Ça sent les magouilles à plein nez plus haut !
Waple : Et oui, les chefs des blocs et le directeur du convois gardent beaucoup de secrets !
Ikira : Ah bon ? Cela l’intrigua beaucoup. Des secrets sur quoi ?
Mlle. Samanlia : Oh la, je ne pourrais pas te dire rosette. Mais ce dont je suis sûre, c’est qu’ils les partagent avec le gouvernement, et aussi l’armée !
Mlle. Kickov : Stop les complots. Pourquoi l’état donnerait des informations sensibles à une agence de voyage ?
Omélie : Elle veut nous faire croire qu’elle ne sait rien elle aussi !
Mlle. Samanlia : Ou alors elle n’est tout simplement pas assez haut gradé. Certains d’entre vous me prennent pour une femme stupide mais écoutez bien la suite… Cette entreprise, Expert Voyage, est encrée dans de nombreux endroits dans le monde ! Une bonne mine d’informations ! Et je ne parle que d’une filiale ! Expert Innovation est l’une des plus grandes et riches sociétés du monde entier, son influence a sûrement tapé dans l’œil du gouvernement, enfin bref, vous comprenez maintenant pourquoi les terroristes s’en sont pris à eux et à leurs documents ! La plupart des personnes qui l’écoutaient furent sidérés par son discours, maintenant tout semblait plausible.
Maria : Elle a raison, ça expliquerait tout… Ces gens ne sont pas seulement des écolo-extrémistes, ils veulent faire éclater la vérité.
Jupiter : Pour renverser le gouvernement ! Alors là on est dans le complot jusqu’au cou !
Mlle. Kickov : Elle se sentait trahie. … Même Mr. De Lachaîne nous mentirait… ?
Ikira : Non, ce n’est pas possible !
Vélia : Et bien… Elle fut coupée par la jeune femme rousse.
Mlle. Samanlia : Surtout lui ! Je vous rappelle qu’il a exploré une grande partie du continent, il a du en voir des trucs ! Et avec sa force et sa célébrité, il s’est fait direct embauché ! Vaut mieux l’avoir comme allié quoi.
Mlle. Kickov : « Donc, ce serait à cause de tout ces secrets, de toutes les activités douteuses du gouvernement et donc de l’entreprise, que Mr. Parjhib et tous ces innocents se seraient fait tués… ? » Je dois réfléchir, excusez-moi… Elle partit avec la tête remplie de doutes et de colère.
Ethedra : Mince, la stratégie des bandits est vraiment efficace, ça ne m’étonnerait pas que des gens soient convaincus par leurs idées…
Ikira : Attendez ! Mlle. Kickov s’arrêta, voulant savoir ce que la petite fille avait à dire. Mr. De Lachaîne doit avoir des raisons pour nous mentir ! Il veut peut-être nous protéger ! Ou alors il n’a pas le choix ! On a pas le droit de le critiquer sans savoir !
Mlle. Samanlia : Ma pauvre fille, que tu es naïve ! Ha ha !
Ikira : Quand on le connaît un minimum, on sait qu’il est vraiment gentil…
Mlle. Kickov : Oui mais… Elle se remémora un souvenir, celui de sa première rencontre avec son supérieur où il lui assurait en souriant qu’il serait toujours là pour protéger ses hommes.
Mlle. Samanlia : S’il était vraiment gentil comme tu dis, il nous aurait pas mentis y’a 10 minutes !
Alabano : Ce ne sont pas ses secrets, ce sont ceux du gouvernement, ça fait parti de son travail de ne pas les dévoiler. Il y a 10 minutes il nous parlait de sa vie comme si on le connaissait depuis des années, je ne comprend pas pourquoi vous continuez à parler de lui comme s’il était un égoïste. Et puis rien nous dis qu’il connaît TOUS les secrets de l’état.
Mlle. Kickov : Il a raison, Mr. De Lachaîne fait déjà beaucoup pour nous, je lui fais totalement confiance. S’il ne nous dit pas ce que le gouvernement cache, alors c’est que nous n’avons pas à nous inquiéter.
Waple : Oui, je suis d’accord !
Mlle. Samanlia : Elle fut surprise par le changement d’avis de son amie. Mmh, si vous le dites, je peux toujours me tromper après tout. Mlle. Kickov sourit, elle était contente que la jeune femme ravale son ego pour la première fois. Ce fut tout le contraire pour Omélie.
Jupiter : Tiens, je ne pensais pas que tu oserais parler devant AUTANT de monde !
Alabano : Oui, hé hé...
Ethedra : Les gens ont l’air d’avoir gardé leur confiance en lui, on est passé à ça !
Maria : Oui mais ça ne change rien au fait que le gouvernement nous cache des informations très importantes sur les manteaux turquoises.
Vélia : Mmh on pourrait passer à autre chose non ?
Mr. De Lachaîne : Voilà, il dort comme un bébé maintenant.
Timothé : J’ai cru qu’il allait se péter une veine…
Mr. De Lachaîne : Ça ne m’étonnerait pas qu’il soit constipé ha ha !
Timothé : …
Mr. De Lachaîne : C’est quoi ce blanc ? Pourquoi vous me regardez tous avec cet air curieux ?
Bobby : Il apparut à l’entrée de l’hôtel. Hé, le bus est revenu !
Il n’était pourtant que 17h, Mr. Chrosal avait décidé de partir plus tôt pour gagner du temps. Les nombreux employés supplémentaires envahirent le hall pour discuter et se reposer, ils avaient détesté perdre deux jours entiers. L’équipe d’élite, les hommes personnels de Mr. Chrosal, restaient cependant à côté du bus. Ils semblaient n’avoir que leurs missions en tête, ils obéissaient aveuglément à leur supérieur. Après avoir pris des nouvelles des blessés et surtout de Mr. Fure, le directeur du convois fit un discours général avec à ses côtés tous les chefs des blocs.
Mr. Chrosal : Nous avons reçu de nouvelles informations au sujet des manteaux turquoises et nous vous en faisons part car nous savons que vous voulez des réponses. Ce groupe existe depuis une vingtaine d’années, mais d’après les archives que l’état nous a donné par le biais du directeur de l’entreprise, il ne s’était jamais vraiment manifesté jusqu’au 11 juillet 812, hier donc. Au début, ce n’était qu’une petite association qui ne faisaient que distribuer des tracts pour convaincre les populations alentours de laisser la région des îles flottantes tranquille, prétextant qu’elle était sacrée. Puis un jour vers les années 805 et 806, leurs activités ont cessé brutalement. Cela serait dû à l’arrivé de nouveaux membres ayant des idéaux plus grands que la simple préservation. C’est ainsi que le groupe a grandit et préparer une révolution dans l’ombre durant toutes ces années.
Mr. Wyll : Voilà, des questions ?
Mr. Chrosal : Je n’ai pas fini. Le gorille lui jeta un regard surpris en même temps que celui outragé de Mme. Huleg, amusé de Mr. De Lachaîne et peureux de Mr. Léyand. Les personnes aux idées révolutionnaires faisaient tous partis du gouvernement, à des postes plus ou moins importants et dans divers branches, dont celui des recherches scientifiques et de l’armée. Ceci impose deux choses très importantes. L’une est que cette organisation a accès à un entraînement normalement réservé aux élites, l’autre est qu’elle a également accès à certaines avancées technologiques qui peuvent leur donner un énorme avantage.
Timothé : « Un avantage… ? » Monsieur, pourquoi nous précisez-vous cela ?
Mlle. Huleg : Elle posa son chapeau sur sa tête. Parce qu’il veut vous avertir du danger, pour vous protéger.
Mr. Wyll : Mais à quel prix…
Mr. Chrosal : Nous avons fini. Je vous remercie pour votre écoute. Il se retira, rapidement suivit des quatre chefs. Pendant ce temps les auditeurs discutaient sur ce qu’ils venaient d’entendre, ils réfléchissaient et débattaient vigoureusement.
Mr. Wyll : Pourquoi leur avez-vous révélé cette information ?! Elle était confidentielle !
Mr. De Lachaîne : Mr. Wyll, notre patron en a simplement marre des secrets qui mettent en danger la vie d’innocents. Le concerné continuait à marcher sans faire attention au remarque de Mr. Wyll.
Mr. Wyll : Mais que se passera-t-il s’ils en parlent une fois sortis du tunnel ?! Vous voulez aidé ces écolo-extrémistes en ternissant l’image de l’état ?!
Mr. Chrosal : Bien sûr que non. Il se retourna face à l’homme mécontent. Plus il y aura de mensonges, plus les gens verront d’un mauvais œil le gouvernement lorsque la vérité éclatera. C’est le but des manteaux turquoises, se faire passer pour les gentils. Mais en sachant qu’ils ont trahi le gouvernement, comment pensez-vous que les populations les considèrent ? Comme des traîtres qui n’hésitent pas à tuer des innocents pour arriver à leur fin. Voilà ma stratégie.
Mr. Wyll : C’est très risqué, tout le monde ne pense pas comme vous. Néanmoins je vous fais confiance, j’espère que vous avez vu juste.
Chacun des deux avaient raison, les avis divergeaient beaucoup parmi les passagers, le dialogue d’avant n’avait pas aidé du tout. Il y avait tout de même plus de personnes pour le gouvernement que l’inverse, et tout le monde était contre les terroristes, ce qui n’était pas étonnant. En tout cas la soirée était animée, les débats furent abandonnés pour passer aux jeux et à la rigolade. Nos aventuriers préférés nettement ça à des sujets polémiques. Maria, Ethedra et Jupiter firent des combats de potentiels magiques, entre eux mais aussi avec des adultes qui s’amusaient à les voir se fatiguer. Le Dr. Boréal prenait des notes et dessinait de nouvelles machines d’entraînements portables, en s’aidant bien sûr des idées de son cobaye et d’Alabano. Ce dernier ainsi qu’Ikira et que Vélia parlaient au sujet de leur instructeur favori.
Vélia : Ikira, je pense que Mr. De Lachaîne a menti au sujet des Mangeurs ! Il s’est mis à parler étrangement, c’est ça qui m’a mis à la puce à l’oreille !
Ikira : Ah bon ?! Mais pourquoi, il y aussi des secrets sur eux ?!
Vélia : Sûrement ! Ce qui les rend encore plus fabuleux, et surtout, ça prouve leur existence ! Elle était toute excitée.
Alabano : C’est quoi les « Mangeurs » ?
Vélia : Ikira vit des éclats apparaître au niveau de ses yeux. Ne t’inquiète pas, je vais tout te raconter ! Elle avait fini de parler après seulement une minute, elle n’avait que peu d’informations après tout.
Alabano : Et donc ils vivraient au dessus de nous ? C’est incroyable !
Vélia : Oh donc tu y crois ?!
Alabano : Bien sûr. En plus, ça me rappelle une histoire avec le grand-père de Jupi… Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment un lien.
Vélia : Dis toujours !
Alabano : Il devait avoir 10 ou 12 ans quand ça s’est passé. Il marchait à côté des palmiers sur des rochers quand il a glissé et s’est brisé un os. Il avait crié à l’aide mais personne ne l’entendait. Puis soudain, un monstre gris avec une trompe et des oreilles d’éléphants apparut devant lui. Il avait très peur. Le truc a ouvert sa main allongée pour en sortir plein de tentacules bleus fluorescents qui se sont approchés de lui très lentement. Et il s’est réveillé subitement devant chez lui sans aucune blessure, il avait été soigné. Sa famille a dit que c’était juste un rêve, sauf sa grand-mère qui lui a parlé d’êtres ancestraux qui contrôleraient l’énergie et l’équilibre de la vie. Il n’a jamais su quoi y pensé.
Vélia : Mais c’est super ! On a une idée de leur apparence et du fonctionnement de leur corps !
Alabano : Après ce ne sont pas forcément eux, à part les dires de la grand-mère, rien ne dit que c’était un être évolué ! Et ça s’est passé dans la région de Bélère, à des centaines de kilomètres d’ici au nord…
Ikira : C’est vrai, mais si c’était réellement un Mangeur, ça voudrait dire que c’est un peuple pacifiste !
Vélia : Je suis légèrement déçue…
Alabano : Euh mais, c’est étrange qu’un monstre s’approche d’un humain pour le soigner et que personne n’en a jamais vu de pareil, non ? C’était peut-être un Mangeur en mission, en exil ou autre… ? Il espérait avoir redonner espoir à la jeune fille.
Vélia : C’est très juste ! Je vais tout de suite le consigné dans mon petit carnet pour garder les traces de mes recherches… Elle sortit un livre minuscule pour y écrire la description du monstre, les hypothèses et y dessiner un croquis de son physique et de sa main spéciale.
Ikira : J’espère que Mr. De Lachaîne nous dira tout ce qu’il sait sur eux, un jour. Peut-être quand on sera devenu de célèbres aventuriers !
Vélia : Mmh, on mettra du temps, mais on va y arriver oui !
Comme d’habitude l’heure du coucher arriva. Ikira écrivit dans son journal avant de s’endormir tout en gardant en tête le conseil de son mentor, elle n’avait pas peur de son échec. Pendant ce temps dans un entrepôt sombre de l’hôtel, Mr. Japier discutait avec son supérieur grâce à un ordinateur relié illégalement au réseau de communication. Ses assistants étaient en train de plonger dans une cryogénie partielle les trois uniques survivants de leurs expériences, de jeter les corps dans une fosse créé pour l’occasion et de ranger les produits fonctionnels dans des boîtes sécurisées.
Mr. Japier : Nous sortirons du tunnel le 15 juillet 812, nous vous attendrons en bas de l’ascenseur montagnard vers minuit avec les sujets et les produits.
Supérieur : Parfait. Vous avez réalisé un excellent travail, j’espère que cela continuera. Il ne nous manque plus qu’une formule universelle pour pouvoir l’utiliser à notre guise.
Mr. Japier : Ne vous inquiétez pas, grâce aux documents que nous avons subtilisé après l’attaque, nous avons déjà bien avancé.
Supérieur : Nous sommes fiers de vous avoir dans notre équipe. Bonne chance.
Mr. Japier : Il rangea son ordinateur portable. Pas besoin de chance.
Ils chargèrent les corps dans le bloc H en même temps que les caisses médicales pour passer inaperçu. Personne ne s’était doutée de rien. Quelques heures passèrent puis le cauchemar d’Ikira se manifesta. Elle se retrouvait dans une grotte sombre, sans sorties, à déambuler entre des squelettes humains.
Ikira : « Je ne dois pas oublier l’astuce... » Le démon apparut de la pénombre, il s’approcha doucement de l’adolescente.
Démon du cauchemar : Vas-tu encore essayer de te débarrasser de moi ?
Ikira : … La jeune fille ferma les yeux et s’imagina un autre endroit.
Démon du cauchemar : C’est inutile. Il l’attrapa avec sa main griffue. Regarde moi quand je te parle fillette.
Ikira : Après une petite frayeur, elle se ressaisit et prit une longue inspiration par le nez. … Tout va bien…
Démon du cauchemar : Je n’aime pas qu’on se moque de moi. Il la jeta brusquement comme une balle de base-ball.
Ikira : Elle faillit crier mais elle se retint avant. « Je dois faire abstraction... » Elle s’écrasa brutalement sur une paroi, une forte douleur lui parcourut le corps. AAAH ! Aaaah… Elle se releva difficilement, elle n’arrivait plus à penser à autre chose et la peur l’envahit de plus en plus.
Démon du cauchemar : Et bien voilà, tu as compris maintenant ?
Ikira : C’est toi… Qui ne comprend pas… Jamais je n’abandonnerai… Elle se redressa, un filait de sang coulait de sa bouche.
Démon du cauchemar : Son sourire habituel disparut. Tu as déjà tout essayé petite humaine, qu’espères-tu faire de plus ?
Ikira : Je… « S’il est trop fort pour moi, je ne dois pas chercher à le combattre… L’ignorer ne marche pas…Je dois gagner du temps » Pourquoi fais-tu tout ça ?
Démon du cauchemar : Mmh ? Pour m’amuser bien sûr, c’est mon seul but.
Ikira : D’accord… Ce qui veut dire que tu n’auras plus aucune raison d’exister.
Démon du cauchemar : Qu’est-ce que tu comptes faire ?
Ikira : Elle construisit un couteau grâce à ses cubes roses et le plaça sur sa gorge. Ça. Elle tremblait légèrement.
Démon du cauchemar : Tu ne le feras jamais.
Ikira : Une soudaine détermination monta en elle. Ce n’est pas toi qui décide ! Elle s’exécuta, mais elle ne ressentit aucune douleur, ses sensations devenaient de plus en plus flous comme si le cauchemar redevenait un véritable rêve.
Démon du cauchemar : Tu as été réduite à te suicider… Tu n’as pas gagné.
Ikira : Je ne me suis pas suicidée, ce n’était qu’un petit rêve après tout. Adieu. « C’est bizarre, il me fait beaucoup moins peur. »
Démon du cauchemar : Je reviendrais, encore et encore !
Ikira : Et alors ? Elle se retourna puis posa sa main sur la parois de la grotte. Je suis libre. Les roches de brisèrent pour laisser place à un monde magnifique, elle s’engouffra dans l’ouverture et fit le plus beau rêve de toute sa vie.
À son réveil, le matin, elle rajouta une annotation dans son journal. Elle pouvait maintenant reprendre son aventure et tourner la page.
Journal d’Ikira : 12 juillet 812
Résumé du jour : Mon cauchemar continue chaque nuit, mais grâce à Mr. De Lachaîne, je pense réussir à le vaincre. L’entraînement a été superbe aussi, même si on n’a travaillé uniquement le matin. Ensuite Mr. De Lachaîne nous a encore raconté ses fabuleuses aventures, il est incroyable ! Mais quand il s’est absenté, les gens ont commencé à le critiquer très négativement, ils ne voient que le mal chez les autres… Heureusement ça s’est calmé, et on a même eu la preuve qu’on ne nous cachait pas tout après l’annonce de Mr. Chrosal. Enfin bref, on s’est bien amusé et avec Vélia et Alabano, on a pu réfléchir sur l’existence des « Mangeurs », j’ai vraiment envie de les rencontrer !
Personnes rencontrées :
-Waple, une vingtaine d’année, c’est une amie de Mlle. Samanlia. Au début je la croyais inintéressante, elle et ses amis ne se moquaient que des autres. Mais on dirait qu’elle a compris quelque chose aujourd’hui, elle semble devenir plus à l’écoute des autres, pareil pour Mlle. Samanlia.
-Omélie, une vingtaine d’année, c’est la dernière du trio avec Waple et Mlle. Samanlia. Elle est très susceptible, elle s’emporte facilement, mais elle a un bon fond, enfin je crois. Mlle. Kickov les a beaucoup aidé quand elles se sont toutes disputées.
-Bobby De Lachaîne, je n’en avais pas parlé avant parce que je le connaissais pas beaucoup. Il est très jeune, c’est un employé. Il est très franc et très rigoleur, mais c’est aussi un bon combattant !
-Mme. Huleg, Mr. Wyll et Mr. Léyand sont des chefs de bloc comme Mr. De Lachaîne, la première a un truc avec son chapeau mais elle a l’air calme et réfléchie. Le deuxième est tout le contraire. Et le troisième doit être nouveau, il est assez jeune comparé aux autres et il stresse légèrement, mais c’est un très bon combattant aussi. S’ils sont chefs de bloc, ce n’est pas pour rien. Mais d’ailleurs, si je compte bien je crois qu’il en manque…
Humeur du jour : Une très bonne journée, bien que très fatigante au début et en début de soirée avec les débats. Je me sens beaucoup plus forte mais moi et mes amis ont a encore beaucoup de chemins à faire !
Note : Passage à l’étape supérieure !