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Chapitre 6.5

Chapitre 6

La terrible et séduisante femme s’attacha les cheveux en s’avançant avec nonchalance pour provoquer l’adolescente. Elle posa ensuite l’une de ses mains sur ses hanches et la toisa du regard d’où commençait à sortir son aura orangée. Sans perdre de temps, Maria s’équipa de fouets aqueux comme lors de son combat contre Jupiter, mais pour ne plus faire les mêmes erreurs, elle établit plusieurs plans d’attaques, comme on lui avait d’ailleurs appris à l’école. Elle opta pour le meilleur et élança son fouet droit pour le claquer sur le visage moqueur de Marion, mais elle esquiva naturellement en se déplaçant sur le côté. Elle fit alors de même avec celui de gauche et rebelote, seulement là était son objectif. Après chaque coup, elle avait détaché son eau pour le laisser léviter et acculer Mlle. Samanlia. Pour en finir, elle usa de toutes ses forces pour les faire s’écraser sur la jeune femme, espérant la toucher au moins un peu. L’impact fut grondeur, mais des cheveux en formes de mains efféminées avaient tranché et vaporisé sans difficulté les attaques aquatiques.

 

Mlle. Samanlia : Bon, tu ne sais rien faire de mieux ?

 

Au même moment, une vague raclant le sol s’abattit sur ses pieds, enfin, plutôt sur un mur de cheveux mis en place à vitesse éclair. L’adolescente n’en ternit pas, elle se mit à courir autour de la femme, passant derrière des poteaux et tirant des balles d’eau joliment concentrées. Elles allaient vraiment vites, mas pas pour Marion qui s’ennuyait. Si elle le voulait, elle pourrait la maîtriser en un claquement de doigts, ce qu’elle fit donc bien évidemment. Malgré l’écart de niveau, Maria eu le temps de voir l’inévitable arriver. Les cheveux l’entourèrent sans qu’elle ne puisse faire quelque chose, cette sensation d’être bloquée lui était insupportable.


Mlle. Samanlia : Ha ha… Tu n’es vraiment pas à ma hauteur. Elle s’approchait lentement.

Maria : Grrr… « Je dois retrouver ce sentiment de surpuissance, comme lorsque j’ai protégé Vélia... »

Mlle. Samanlia : Tu déclares forfait ? Le nombre de spectateur avait augmenté, même s’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde.

Maria : Non ! « Allez… ALLEZ ! Mon énergie doit exploser, il faut que je sache le faire ! ». Son aura affluait, à une allure habituelle.

Mlle. Samanlia : Quel gâchis ! Cessons cela. Elle s’apprêtait à la cogner sur l’arrière du crâne pour l’assommer.

Ethedra : Défonce lui le visage, Maria ! La jeune fille dirigea son regard vers ses amis, récemment arrivés.

Vélia : Non, elle est déjà mal en point à cause de Jupiter, elle ne doit pas forcer !

Ikira : Défonce la en faisant attention !

Vélia : Mais ça n’a pas de sens !

Maria : Elle sourit et se calma. « Tss, je suis conne ! » Ses yeux revinrent s’aligner sur ceux de Marion et s’illuminèrent d’une lumière différente, elle était beaucoup plus vive mais sans aura, elle provenait étrangement de l’intérieur.

Mlle. Samanlia : Et toc. Un coup vif la fit sombrer dans l’inconscience, éteignant par la même façon cette flamboyante lueur…

 

Elle rejoignit donc Jupiter à l’infirmerie le temps qu’elle se réveille. Vélia et Ikira entrèrent dans la salle en attendant les hommes De Lachaîne. Ces derniers les rejoignirent rapidement mais ils agissaient bizarrement avec des messes basses et des regards furtifs. Timothé semblait mécontent tandis que son père essayait de le convaincre de faire quelque chose.

 

Vélia : Un problème ?

Mr. De Lachaîne : Non, tout va bien !

Timothé : Père, nous ne devons pas révéler ces choses là à n’importe qui !

Mr. De Lachaîne : C’est seulement pour les aider dans leurs aventures !

Ikira : Dites, dites !

Timothé : Sans vous manquer de respect, ce n’est pas de votre niveau…

Ikira : Sa curiosité en prit un coup. Ah…

Mr. De Lachaîne : Tu es trop stricte fiston, puis pas de leur niveau…

Timothé : Parfaitement, ils sont trop jeunes. Et nous ne sommes pas seuls, nous ne pouvons pas les divulguer ici.

Mr. De Lachaîne : Bon, tu as raison. Il lui chuchota à l’oreille. Et ça, ça te va ?

Timothé : D’accord, mais seulement une fois dehors, et si ces deux là nous prouvent que le groupe peut en porter la responsabilité.

Vélia : Vous voulez dire par un combat ?

Timothé : Vous avez tout saisi. Il se mit en position d’attaque, une lance des fonds marins se développa le long de son bras.

Ikira : « Je veux savoir, et je vais montrer qu’on en est digne. » C’est parti !

 

Vélia se replia dès le début de la bataille tandis qu’Ikira se lança sur Timothé. Ce dernier attrapa son arme et le fit tournoyer comme un véritable maître, mais cela ne déstabilisa pas notre héroïne qui, forte des conseils de sa coéquipière et de son mentor lors des entraînements, opta pour une stratégie très risquée. Elle invoqua rapidement de grandes plaques fines, malgré l’effort, et les plaça de manière à former un mur pour se cacher. Une tactique puérile pour l’employé qui n’hésita pas à découper l’abri d’un puissant coup ascendant. C’est là, dans une nuée de lumières énergétiques, que la jeune fille aux cheveux roses prit appuie sur le sortant de la lame pour donner un coup de poing portant à son visage. Bien qu’ayant mis tout son poids pour l’empêcher de bouger pendant ce très court instant, Timothé pu bouger hâtivement le reste de son corps. Elle rata son coup et passa au-dessus de l’homme qui, en se redressant, l’éjecta avec son épaule sur le mur du bloc. Complètement retournée, elle retomba à terre mais se releva aussitôt et revint à la charge. Il la stoppa net en tranchant le sol juste devant ses pieds, sa lance s’était agrandie pendant une demi-seconde. C’est alors qu’il se retourna, sans raison particulière, pour taillader l’air derrière lui. Vélia venait d’envoyer une salve de flèches de ronces très concentrées, mais il les avait réduits en morceaux en un fragment de seconde.

 

Vélia : « Qu’est-ce que… ?! Il va beaucoup trop vi... »

 

Un javelot lancé de côté la plaqua soudainement au mur au niveau du ventre, sa respiration se coupa et elle cracha un peu de salive. Ni elles ni aucun des spectateurs amateurs ne pensaient cela possible, il y avait sur cette Terre des personnes capables de dépasser les limites humaines, comment pouvait-elle le battre ? Enfin, elle se dit qu’elle avait déjà vu Mr. De Lachaîne à l’oeuvre et qu’il lui avait dit que tout le monde était capable de devenir plus fort, donc cela n’avaient rien d’insurmontable. En parlant du vieux, il ne faisait que les observer avec un air de professeur.

 

Ikira : Technique spéciale ! Épée de Jupibano ! Elle leva son bras droit à l’horizontal et une lame cubique, mais tranchante, se forma le long de son avant-bras. Elle était plutôt grande et quelques longs rectangles fins attachés bout à bout sortaient de par et d’autres de la lame. « Hmpf, ça use… »

 

Cette arme inspirée de l’épée de lumière de Jupiter et des étincelles de son confrère était l’objet le plus complexe qu’elle n’avait jamais créé. Elle n’était pas spécialement lourde ou concentrée en énergie, mais elle avait quand même du mal à la bouger à son aise. Timothé parut étonné et curieux, il sourit et à son tour il forma une arme plus complexe. Tenue dans sa main droite, sa lance s’allongea avec plusieurs petits bouts de lame pour donner la forme d’une lame courbée comme un sabre. Et du côté du manche se forma une lance du même type, lui donnant un long bâton écarlate aux extrémités cobalts acérées.

 

Timothé : Voici une vraie technique spéciale.

Ikira : « Wouaaah ! Il l’a fait si facilement, mon épée de Jupibano est vraiment nulle à côté. Mais je dois essayer quand même ! »

 

Déterminée à vouloir prouver sa valeur, elle utilisa la particularité de son arme. Les petits éclairs faits de cubes se détachèrent de la lame pour foncer sur Timothé comme de fins serpents flottants et gigotants. Le vieux rit à la vue de ces machins, c’était une attaque vraiment ridicule et bizarre. Le jeune homme fit tournoyer sa double faux telle une scie et les découpa d’un claquement de doigts, puis Ikira apparut juste derrière avec sa lame tendue vers l’avant. Il contre-attaqua doucement en la tapant rapidement sur l’arrière du crâne et la fit tomber.

 

Ikira : Aie ! « Non, je dois y aller plus fort ! ».


À moité en train de trébucher, elle se stabilisa en l’air grâce au contrôle mental de son épée, et bien qu’elle avait du mal à forcer plus, elle réussit à remonter en vitesse. Timothé esquiva le coup en reculant promptement. Elle ne lâcha pas et persista dans son offensive. Remise sur ses pieds, elle produisit dans le feu de l’action de l’aura rose, ce qui lui donna un afflux de force, elle sentait moins la fatigue en raison du stress et de l’adrénaline. Elle s’aida de son élément pour se propulser, elle avait finalement compris qu’elle n’avait pas à porter ce qu’elle produisait, mais d’user de son mental pour accompagner ses mouvements. Courant de toutes ses forces, Ikira avait l’air d’une petite tempête rose, Timothé esquissa un sourire et para ses coups qui allaient plus vite que tout à l’heure. Il faisait exprès de faire durer l’affrontement pour voir son endurance, elle faiblissait déjà mais elle tenait vraiment bien.

Vélia : Ne m’oubliez pas ! Elle avait préparé sa prochaine attaque, une pluie de flèches végétales aux épines acérées.

Timothé : Oh mais je ne t’avais jamais perdue. Il détacha son bâton en deux et d’un geste fluide, assomma Ikira avec un coup de manche au front et taillada toutes les plantes, qui pourtant fusaient à toute vitesse, pour enfin cogner Vélia de la même façon.

Mr. De Lachaîne : Tu as expédié la fin dis donc.

Ikira : Ouille…

Timothé : Il fit disparaître son arme et une nuée de lumière l’éclaira en même temps qu’il prononça son verdict. J’accepte de vous révéler cette capacité, mais je ne vous dirai pas comment l’obtenir.

Vélia : Elle plaqua sa main sur son front, la douleur était étourdissante. Formidable…

 

Ethedra et Alabano les aidèrent à sortir du bloc et les amenèrent à l’infirmerie pour rejoindre Maria et Jupiter. Ce dernier ne s’était pas encore réveillé, mais les questions des garçons obligèrent Vélia à annoncer ce que les De Lachaîne tentaient de cacher. Tant pis, ils le diront à l’autre quand il sortira de son coma. Maria félicita ses amies après qu’elles aient raconté leur combat, même si cela c’était fini comme tous les autres. Ils durent ensuite quitter les lieux du fait de l’arriver de nombreux blessés, les combats des adultes étaient beaucoup plus violents. Ils passeraient peut-être leurs premiers jours dans la ville de Beguio à l’hôpital… Deux heures plus tard, Ikira avec la joue plaquée sur la vitre aperçut de la lumière au fond du tunnel. Ils allaient enfin sortir. C’est là que tous les souvenirs du voyage refirent surface, en particulier ceux de l’attaque des Lutins foreurs et de l’attentat des manteaux turquoises… Elle les oubliait facilement, peut-être trop, elle ne savait pas si c’était normal, bien ou mauvais. D’ailleurs les adultes n’avaient pas de mal avec ça, même s’ils étaient tristes d’avoir perdu des personnes, ils ne semblaient pas choqués, comme si tous les aventuriers vivaient régulièrement des évènements atroces. Les autres, c’est-à-dire les touristes, les traumatisés ou encore les blessés avaient sûrement bien fait de repartir, les agitations dans la région des Îles flottantes allaient être terribles. L’arrivée de Jupiter la tira hors de ses réflexions.

 

Alabano : Ah tu arrives au bon moment, on est bientôt arrivé ! Ouh, ça va ?

Jupiter : Il avait plusieurs bleus sur les parties visibles de son corps et avait une démarche chancelante. Oh bah oui, bien sûr, une explosion de temps en temps ça permet d’enlever les rides.

Alabano : Il lui jeta un regard blasé. … Tu as changé de veste ?

Jupiter : Il avait remplacé sa veste en cuir grise pour une blanche. Fallait bien, le fou l’a littéralement explosée.

Maria : Le blanc, la pureté, ça ne te va pas du tout.

Jupiter : Ton visage, ton gros cul, ça ne pas va tout court.

Maria : Oh le petit con.

Vélia : Raah ! Ne gâchez pas ce moment !

Bobby : Il entra dans le bloc et annonça à tous les passagers l’arrivé imminente. Ho hé, préparez vos bagages nous allons sortir du tunnel dans 10 minutes ! Il y a un hôtel de l’agence pas loin, vous pourrez y dormir et manger gratuitement cette nuit mais c’est vous qui décidez.

Ikira : Oh mais, on a rien prévu après le voyage en bus ! Qu’est-ce qu’on va faire à Beguio ?!

Vélia : On visitera la ville, de nuit, avant d’aller à l’hôtel. Après on verra le lendemain, d’accord ?

Ikira : On verra les étoiles ! Et les îles brillaient dans le ciel !

Maria : Euh non, les îles ne font pas de lumière… Mais tu verras les routes et les îlots qui les relient vu que des gens habitent dessus.

Ikira : Quoiii ?! Des gens habitent dans les airs ?!

Jupiter : Putain, elle est complètement paumée cette gonzesse.


Le grand véhicule émergea enfin du passage après une longue épopée de sept jours dans un environnement hostile. Les passagers sortirent en hâte, ils pouvaient enfin goûter à une atmosphère légère pleine de liberté. En dépit des lampadaires et des enseignes lumineuses des magasins qui longeaient les routes principales connectant l’entrée du tunnel, les nébuleuses stellaires et la lune inondèrent la ville de leurs lumières apaisantes. Le contraste créé de l’ombre des objets aériens permettait d’apercevoir les différentes structures, notamment les fameuses îles. Elles n’étaient pas à la même altitude, leur dessous ressemblait pour toutes à une montagne inversée et elles semblaient gigantesques et minuscules en même temps, une impression étrange mais qui avait peut-être une explication. En tout cas, Ikira était obnubilée par ce paysage, elle restait la tête levée vers le ciel sans faire attention à ce qu’il y avait autour.

 

Ikira : C’est trop beau, je veux aller dessus !

Ethedra : Calme toi Ikira, tu fais même pas attention à la ville !

Vélia : C’est vrai, tu iras sur les îles bien assez tôt. Profite d’abord du moment présent.

Ikira : C’est vrai, tu as raison !

 

Elle vit quelque chose de familier. De gigantesques montagnes entouraient la ville des côtés Nord, Sud et Ouest. C’était d’ailleurs au pied de ce dernier qu’avait été creusé l’entrée du tunnel, un chef d’œuvre d’architecture qui présentait de fabuleuses sculptures de pierre et de marbre. Cette cité était d’ailleurs remplie de monuments en tout genre, le style des maisons du centre-ville datait de plusieurs siècles et les touristes affluaient comme des petits pains, ce qui était bizarre compte tenu du fait de la difficulté d’arriver dans la région, mais ceci avait sûrement une explication, également. En tournant encore une fois la tête, elle aperçut l’entrée somptueux de l’hôtel avec devant, Mlle. Samanlia et ses amies. Waple venait de sortir un cadeau emballé de sa valise pour célébrer l’anniversaire de la star orangée.


Mlle. Samanlia : Des appareils photos !

Waple : Oui, je me suis dis qu’on aurait plein de souvenirs !

Mlle. Samanlia : C’est une superbe idée, merci Waple ! Elle lui fit un grand câlin, ce qui surprit les personnes alentours.

Waple : Tiens Omélie, il y en a un aussi pour toi.

Omélie : Elle prit l’objet que lui tendit son amie. … Merci. Euh… J’ai aussi un cadeau pour toi, Marion… Elle fouilla dans ses affaires, gênée.

Mlle. Samanlia : Vraiment ? Omélie lui donna une boîte qu’elle ouvrit délicatement. C-C’est… Elle sortit un collier, la chaîne enroulée entre ses doigts, dont le joyaux ressemblait à une chrysalide dont les striures séparées des pierres éclatantes aux couleurs toutes différentes. Tu t’en es rappelée… J’ai eu peur de te perdre, tu sais.

Omélie : Je sais… Après des jours de tensions, elles se réconcilièrent enfin avec un câlin riche d’émotions.

Ikira : Le voyage commence bien pour elles, je suis contente !

Maria : C’est pas ce que je dirai mais oui. Elle qui les avait observées chaque jour se rendit compte que rien n’était sûr et écrit dans le marbre. « Oh putain, quelle pensé de merde. » Bon, on y va ?

 

Nos aventuriers traversèrent ainsi une partie du centre-ville et même si elle ne comptait pas grands bâtiments comme à Drapaud, la ville de Vélia et de Maria, elle était tout de même très développée, surtout compte tenu de son emplacement. Certains passagers firent de même, d’autres rentrèrent directement à l’hôtel pour manger et dormir et enfin certains revenaient simplement chez eux, ce qui aurait été le cas de Mr. Parjhib qui aurait eu droit à des vacances. D’ailleurs, comment réagiraient-ils tous lorsqu’ils s’apercevront qu’aucuns des corps ne se trouvaient plus dans le bus, quand ils comprendront que Mr. Japier et quelques employés n’étaient pas ceux qu’ils pensaient être ? Il serait trop tard de toute façon, ils étaient déjà partis en possession de leurs produits mystérieux, de leurs sujets d’expérimentations et de tous les documents que Mr. De Lachaîne avait pensé avoir protégé. Mais pour l’instant, tout le monde profitait de cette dernière nuit avant que ne débute le véritable voyage, chacun pensant à ses propres objectifs. Dans leur lit, Alabano, Jupiter et les deux filles de Drapaud envoyèrent des messages à leur famille avec leur téléphone, qui ne fonctionnaient pas sous terre, tandis qu’Ikira écrivait encore dans son journal. En dehors de tout ceci se trouvaient sur le flan de la montagne, sur un morceau de roche, deux personnes qui observaient attentivement ce monde.

 

Homme torse nu : Il avait la vingtaine, des cheveux noirs en pétards et portait aux chevilles, aux poignets et à la ceinture des bandes blanches qui volaient au vent. On n'arrête pas ces criminels ?

Petit homme : Il portait une robe avec une capuche cramoisi qui le recouvrait totalement. Non, la discrétion est importante le temps du recrutement.

Homme torse nu : Dommage. Et donc, ces gens-là correspondent-ils à vos critères ?

Petit homme : Beaucoup ont du potentiel, ce qu’ils ont vécu les a aidé. Surtout la fille blonde, elle est proche du nouveau stade.

Homme torse nu : Il faudrait que vous m’expliquez comment vous faites pour savoir tout ce qui se passe sans être là.

Petit homme : Pour la même raison que personne ne nous a encore trouvé. Il faut partir.

Homme torse nu : Ils arrivent déjà pour faire affaire ? Ils ne perdent pas de temps.

 

Sur ces mots, ils disparurent soudainement, ne laissant qu’un léger nuage de poussière.

 

Journal d’Ikira : 15 juillet 812

 

Résumé du jour : Je me suis battu contre Timothé, on a rien pu faire avec Vélia ! Les autres aussi ont bien combattu, et je suis contente que toutes les tensions qu’il y avait ces derniers jours ont disparues. Beguio est une superbe ville et j’adore les paysages de la région des Îles flottantes, même si je n’ai pas encore vu grand-chose. J’espère que le Dr. Boréal pourra devenir un grand inventeur, que Mr. De Lachaîne arrivera à reconquérir son amour et que Mr. Fure et les autres s’amuseront durant leur voyage ! Je me demande si ce fameux moteur sera bien inventé à temps.

 

Personnes rencontrées : Aucune, je viens à peine de sortir du bus !

 

Humeur du jour : Je suis toute excitée, j’ai hâte d’être à demain pour commencer le voyage, même si j’ai beaucoup réfléchi aux accidents, je pense que je tiens bien le coup.

13 juillet 812

 

Le voyage reprit enfin pour nos héros, mais eux ne pensaient qu’aux dix longues heures de routes qu’ils les attendaient inévitablement sur la route de l’aventure. Enfin, tous sauf Ikira qui semblait être la plus heureuse du monde. Elle dégageait une certaine assurance et elle s’empressa de raconter pourquoi à son mentor. Il n’avait pas apprécié le passage du suicide onirique mais il l’avait tout de même félicitée pour son courage et ses efforts. Pour continuer dans la réussite, elle décida de terminer tous les niveaux de la machine du Dr. Boréal en une journée, elle se débrouillait bien, mais pas autant qu’Ethedra qui était déjà au dernier.

 

Vélia : Elle observait son amie avec un sourire d’apaisement. « On dirait que ses cauchemars ne l’embêtent pas tant que ça, je me suis fait du mouron pour rien, tant mieux. »

Maria : Regarde. Elle désignait Mlle. Samanlia et Waple. Elle entraîne sa copine, ça change, elles ont même l’air de s’amuser. Waple créait et dé-créait à la suite des gouttelettes de mercure pour développait son endurance et sa maîtrise.

Vélia : Oui, c’est mieux de les voir comme ça. Cette journée s’annonce bien finalement.

Maria : Elle remarqua Omélie qui, dans un coin, lisait un magazine avec un air blasé. Mouais… Sinon tu n’avais pas parlé de leur faire des contrôles à ces deux-là ?

Vélia : Oh mais oui. Elle sortit tout un arsenal d’outils scripteurs ainsi qu’une lampe torche. Ils ont intérêt à avoir une bonne note ! Je vais en faire des différents, ce sera plus amusant !

Maria : Elle lui fit un léger sourire puis elle contempla le sombre horizon du tunnel. « Vivement qu’on sorte de là. »

 

Non loin de là, dans une pièce privée au dessus de celle du conducteur, et située devant le bloc F, discutaient quelques employés.

 

Mme. Huleg : Maintenant que nous avons réuni tous les passagers restants dans les blocs A et B, il nous sera plus aisé d’observer des comportements suspects s’il y a toujours des manteaux turquoises infiltrés.

Mr. Wyll : Quand je pense que certains avaient choisi les places de première classe, raah ça m’énerve ! Ils se sont moqués de nous !

Mr. De Lachaîne : Ça on l’avait compris depuis longtemps… Mr. Chrosal, avez-vous reçu d’autres informations à leur sujet ?

Mr. Chrosal : L’ancien chef du bloc D, qui avait disparu sans laisser de trace il y a quelques mois, a en fait rejoint leur rang. On suppose que c’est grâce à lui que l’organisation a pris connaissance de l’existence des documents classés secret-défense que nous transportons.

Mr. Huleg : Lui qui semblait si aimable…

Mr. Léyand : Excusez-moi, mais quand est-il du bloc C ? Le poste est toujours inoccupé.

Mr. Chrosal : L’ancien chef est parti de lui-même, et personne n’a été engagé ensuite, tout simplement. Enfin bref, j’ai quelque chose à dire au sujet de l’avenir de notre compagnie… Si nous ne trouvons pas de solution pour que les prochains trajets ne durent pas plus de deux jours, le président d’Expert Voyage fermera cette ligne pour le public, nous deviendront uniquement une société de transport de marchandises.

Mr. De Lachaîne : C’est complètement insensé, comment veut-il que l’on passe d’un voyage de sept jours à deux ?! C’est le gouvernement qui le pousse à faire ça ? Tss, ils ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actions, ils veulent juste avoir une bonne image envers la population...

Mr. Chrosal : Tout n’est pas perdu, l’institut Rosewood de la région des Îles Flottantes serait en train de finaliser leur nouveau moteur révolutionnaire. Il ne nous restera plus qu’à leur commander un bus équipé de cette nouvelle technologie prometteuse.

Mme. Huleg : Oh, ça marquerait un changement dans la vie de tous les jours ! Et nous serions les premiers à acquérir ce bijou !

Mr. Wyll : Attendez, il n’y aura plus les dix longues heures d’attente entre chaque hôtel ?!

Mr. Chrosal : Si, mais d’après eux, il n’y aura plus qu’une seule journée de voyage. Ne vous réjouissez pas trop, tout ceci impliquera beaucoup de modifications dans notre organisation, si et seulement si les ingénieurs et les scientifiques parviennent à créer ce moteur. Voilà, la réunion est terminée, vous pouvez diffuser cette nouvelle si vous le voulez… Fatigué, il partit avec une mine dépitée, il commençait à être à bout.

Mr. De Lachaîne : Je ne voudrais pas être à la place de notre pauvre patron.

Mme. Huleg : Au lieu de faire tes petites blagues Georges, tu devrais plutôt penser à ton avenir.

Mr. De Lachaîne : Je le sais bien, Expert Voyage risque de ne plus avoir besoin d’autant de personnels si le trajet dure moins de 24 heures. La vie continuera qu’on se fasse virer ou non, pas de soucis à se faire.

Mme. Huleg : Ça te correspond bien de dire ça, un explorateur qui n’a jamais eu à s’inquiéter de quoi que ce soit… Mais sais-tu déjà ce que tu vas faire ensuite ? Je croyais que tu avais pris ta retraite et que ce travail était le seul qui t’intéressait. De plus, as-tu pensé à tes enfants ?

Mr. De Lachaîne : C’est vrai, mais le monde change, je trouverai bien quelque chose qui me convienne ! Sinon, mes enfants sont des adultes, ils prendront leur propre décision.

Mme. Huleg : Soit, si tu veux jouer à ça. Elle sortit de la pièce, excédée par son attitude.

Mr. De Lachaîne : « … Elle n’a pas tord. »

 

Pour compléter cette longue journée, Vélia continuait ses cours qui devenaient plus compliqués. Ses élèves avaient tous les deux eut la note maximale à leur test personnalisé, il était temps de passer aux chapitres suivant. Ainsi ils approfondirent la biologie avec les réactions chimiques permettant de stocker l’énergie dans l’énertima et de la transformer en élément au niveau de la peau. Ils avaient du mal, essentiellement parce qu’ils n’étaient pas allés au lycée vu qu’ils étaient partis à l’aventure, mais ils faisaient des efforts et leur professeur expliquait très bien. D’ailleurs Jupiter et Alabano écoutaient également, il n’y avait pas d’option spécialisée à Hourlé donc ils apprenaient certaines choses aussi.

 

Vélia : C’est pour cela que l’un de vos deux parents a sûrement le même type d’élément que vous, ou carrément le même, mais c’est plus rare.

Ikira : Ooh c’est vrai que mon père a aussi un élément solide !

Ethedra : Est-ce que la couleur est aussi un caractère transmissible ?

Vélia : Tout à fait ! Je ne vous ai pas parlé des allèles récessifs et dominants, ou encore des mutations mais vous comprenez déjà que les éléments chez une famille peuvent être très divers !

Ethedra : Hein ? Répondit-il abruti.

Vélia : On passera à un nouveau chapitre demain, avec ça vous comprendrez mieux ce que Mr. De Lachaîne vous raconte !

Ikira : Cool ! En attendant je vais tout écrire au propre dans mes cahiers…

Timothé : Votre attention à tous, nous approchons du 6ème hôtel, veuillez vous préparer à descendre.

Alabano : Il ne reste plus que deux jours, ça va faire bizarre quand on va arriver.

Jupiter : On se sentira surtout libre ouais, j’en ai marre de rester à rien faire ! Il s’étira très bruyamment.

Maria : Pareille. Dehors je pourrais enfin te combattre réellement pour te montrer à quel point tu es inférieur à moi.

Jupiter : Tiens madame refait sa crise de supériorité.

Maria : Quoi, ça t’intéresse pas ?

Jupiter : Oh mais si ne t’inquiète pas, j’accepterai toujours tes défis pour te remettre les idées en place.

Vélia : Toujours la même rengaine…

Dr. Boréal : Ils font leur crise d’adolescence, c’est normal.

Ethedra : Euh, ça fait longtemps que vous êtes là ?

Dr. Boréal : Oh j’étais assis pas loin à réfléchir sur ma nouvelle invention, désolé ! Et si je puis me permettre, votre amie a fait une faute assez grossière…

Vélia : Quoi ?! Cria-t-elle surprise de honte.

 

À table, les passagers mais aussi quelques employés, exceptionnellement, s’amusaient aux différents jeux. Bien sûr, c’était surtout ces derniers qui gagnaient aux épreuves de forces physique et magique, ils offraient un challenge réussi tout de même par deux ou trois aventuriers. Ce qui n’était pas le cas de Maria qui voulait absolument battre un adulte combattant. Au début du voyage, c’était juste pour être fière d’elle, mais maintenant elle voyait cela comme une nécessité, pour pouvoir battre n’importe qui afin de protéger ses amis et d’autres personnes innocentes. Pour décompresser, elle rejoignit le Dr. Boréal qui présentait son nouveau projet au groupe ainsi qu’à Mme. Huleg, qui s’y était intéressée.

 

Dr. Boréal : J’y ai passé toute la journée, c’est la première fois que je dessine autant de plans !

Mme. Huleg : Mmh mmh, vous avez de bonnes idées… Pourquoi ne rajouteriez-vous pas un convertisseur ciné-énergétique pour recharger naturellement votre machine ?

Dr. Boréal : En effet, ça permettrait de rajouter d’autres ressources ! Votre aide est précieuse, je vous remercie Mme. Huleg.

Mme. Huleg : Ça me fait plaisir de voir des jeunes s’investirent autant. J’espère que cette invention aidera beaucoup de monde à s’améliorer sans danger. À mon époque, on s’entraînait face à de vrais monstres ! Ha ha… Bon... Je dois vous laisser, bonne soirée. Elle semblait éreintée.

Ethedra : Vous allez devenir célèbre !

Dr. Boréal : Pour ça il faudrait que des instituts m’attribuent une bourse ou m’engagent… Mais c’est pour ça que je suis venu dans cette région, tout devrait bien se passer !

Maria : Si le groupe des manteaux turquoises n’y détruit pas toute trace de l’humanité… Sa voix était encore plus blasée que d’habitude.

Ethedra : Est-ce que ça va… ? Tu devrais te détendre au lieu de penser à eux !

Maria : Impossible de faire comme si rien n’était arrivé, j’ai essayé hein, mais il y a toujours cette colère qui remonte… Elle serra légèrement le poing. Je vais me coucher…

Dr. Boréal : En voyant le regard attristé du garçon, il se sentit obligé de le rassurer. J’imagine qu’elle lui faut du temps, enfin… Tout le monde est encore touché par l’attaque, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Toi et les autres, vous devriez aller lui parler pour qu’elle évacue la pression.

Ethedra : Elle va peut-être s’énerver qu’on prenne soin d’elle, mais OK ! J’essayerai demain.

 

Ainsi vint l’heure de se coucher. Au lit, Ethedra réfléchissait déjà à la discussion qu’il allait avoir avec une fille mélancolique et plus froide que d’habitude, mais de toute façon Vélia et Ikira seraient d’une grande aide. Il pourrait aussi demander à Timothé, Mr. De Lachaîne ou encore Mlle. Kickov de venir discuter avec elle, ils devraient avoir de bons conseils avec leur vie très remplie. Ikira elle écrivit dans son journal. Comme il ne s’était rien passé de spécial aujourd’hui, elle n’avait pas mit longtemps. Elle put s’endormir apaisée sans avoir peur que le monstre ne revint la faire souffrir, enfin… Elle avait une petite crainte, est-ce qu’il était vraiment parti… ? Elle se retrouva finalement dans un rêve.

 

Ikira : Elle montait un cheval doré. Cette fois on va au volcan arc-en-ciel, allez au galop ! Sa monture se brisa subitement. À terre, elle pensa directement à un coup du monstre. Wow… Qu’est-ce qui se passe ?

Chuchotement : … Raté… Dommage...

Ikira : Quoi, comment ça ? Il n’y avait personne autour d’elle.

Chuchotement : … Mûrir… Quelques années…

Ikira : Mais de quoi vous parlez ?! Elle regarda en l’air et vu un point noir, une créature semblait voler.

Chuchotement : … Espérons qu’elle réussisse… Il le faut…

Ikira : Si vous avez quelque chose à me dire, dites le claire-. Une étrange distorsion perturba violemment son rêve, ces fortes sensations la réveillèrent. « Ouf… Je ne comprend pas mon subconscient, c’est du n’importe quoi… Peut-être que ça signifie que je n’aurais pas du me suicider pour échapper à mes cauchemars, Mr. De Lachaîne n’avait pas l’air d’approuver non plus… Bon, au moins je ne ferais plus la même erreur. Mûrir… ? C’est ça, il faut que j’apprenne à réfléchir avant d’agir... »

 

Elle ne savait vraiment pas quoi en penser, il lui fallait peut-être un psychologue… Elle demanderait conseil à son mentor, il devrait savoir lui.

 

14 juillet 812

 

L’avant-dernier jour du trajet débuta avec plus de questions qu’hier. Dès le petit-déjeuner, nos protagonistes allèrent chercher Mr. De Lachaîne, qui venait à peine de sortir de sa chambre, en pensant qu’il avait solution à tout. Les deux amis se surprirent à arriver en même temps, et le vieillard s’esquiva simplement pendant qu’ils parlaient entre eux.

 

Ethedra : Et mince il est passé où ?

Ikira : Bon… Tu lui voulais quoi ?

Ethedra : Qu’il m’aide à parler avec Maria, elle est toujours sur l’accident d’il y a trois jours. Et toi ?

Ikira : Pas grand chose finalement. Je vais t’aider, trouvons Vélia et allons la voir ensemble !

 

Tant pis, elle réglerait son problème toute seule. Arrêter de demander systématiquement de l’aide était sûrement nécessaire pour mûrir. Quand elle sut, Vélia les suivit sans hésiter. Elle avait senti son mal être mais pas son importance, elle ne communiquait pas beaucoup sur ses sentiments après tout. Maria fut surprise par leur arrivé spontanée.

 

Maria : Qu’est-ce que vous avez… ? Elle était tranquillement en train de manger un bol de céréale.

Vélia : On voulait savoir comment tu allais.

Maria : Ça va bien, merci. Elle les trouvait très bizarres.

Ethedra : Tu mens ! On sait tous que tu es très préoccupée par l’attaque ! Il allait droit au but.

Maria : Elle lui lança un regard mi-perplexe mi-énervée. Qu’est-ce que tu racontes ? Tout le monde pense encore à ça, c’est normal.

Vélia : Oui mais au lieu d’avoir peur ou d’être en colère contre eux… Toi tu culpabilises. L’intéressée s’arrêta de manger. Je suis sûre que tu repenses à la fois où Ikira s’est faite attrapée par le Lutin foreur…

Ikira : Les souvenirs lui remontèrent d’un coup dans sa mémoire. « J’avais oublié l’origine de mes cauchemars… Brrh... »

Maria : Oui, je n’ai pu aider personne. Elle haussa la voix, ce qui changea immédiatement l’ambiance. Ikira aurait pu mourir si le monstre avait été plus réactif. J’ai même été un poids pour Mr. Fure qui s’est blessé pour me protéger ! Je suis inutile. Ses mots se répercutèrent chez tous les adolescents, pour des raisons similaires ou différentes. Un silence retentit.

Ethedra : … « Moi aussi je me suis senti impuissant ces jours-là… Mais... »

Vélia : … « Elle n’est pas la seule a avoir ressenti ça… Pourtant... »

Ikira : Elle prit une grande inspiration pour se concentrer. On a tous pensé qu’on était trop faible à un moment ou à un autre, mais se détester pour ça, même si des gens ont souffert à cause de nous, ça avance à quoi ?

Maria : À rien. Elle commençait à être saoulée de la conversation, elle voulait simplement prendre son petit-déjeuner. Je sais très bien que ça ne mène à rien, même à l’école on me le disait quand les profs me protégeaient des monstres trop forts pour moi.

Ikira : Pourtant c’est toi qui a dit à Ethedra d’être content de ses progrès, qui l’a aidé à prendre confiance en lui !

Ethedra : C’est vrai !

Maria : Et bien je suis une mauvaise prof, incapable d’appliquer à moi même ce que j’apprends à mes élèves. Elle prit son bol et se leva.

Ikira : … On est qu’au début de notre aventure, on a tout le temps d’évoluer et de surmonter nos échecs !

Maria : Et pourtant, on a déjà failli mourir plusieurs fois, et c’est pas grâce à nous qu’on s’en est sorti vivant.

Ikira : Oui c’est vrai, mais je te rappelle que c’est nous qui avons sauvé Mr. Fure après qu’il se soit fait battre par l’homme au masque ! Personne dans ce monde n’est un poids!

Maria : Qu’est-ce que t’en sais ? J’en suis un, je me vante et au final je sers à rien.

Ikira : Depuis quand tu penses comme ça ?! Tu es celle qui n’a peur de rien, qui affronte tous les problèmes de face !

Maria : C’est qu’une façade, dans les situations de crises, je deviens une décoration gênante.

Ikira :Elle ne savait plus quoi dire, Maria continuait à s’éloigner.

Vélia : Elle se plaça devant son amie, avec les larmes aux yeux. Tu n’es plus ma Maria qui m’a toujours protégée. Comment tu peux oser t’affliger ça ? As-tu donc perdu toute ta force ?! Si tu ne changes pas de mentalité, ce n’est plus la peine de revenir me voir. Le regard qu’elle lui lança fut mêlé de tristesse, de déception et de colère.

Maria : Comme si je n’avais pas le droit d’avoir des faiblesses. Elle partit sans demander son reste, Ikira et Ethedra s’approchèrent de Vélia pour la soutenir, ils ne savaient pas quoi faire.

Ethedra : On aurait peut-être du rien dire…

Vélia : Non, c’est mieux comme ça. Au moins on ne se cache plus des choses.

Ikira : Je n’arrive pas à savoir qui a raison…

Vélia : Pour moi c’est simple, elle s’enferme dans une spirale infernale sans chercher à en sortir, elle doit se reprendre en main mais non, elle préfère ne rien faire, c’est plus simple…

Ikira : Je n’imaginais pas qu’on serait confronté à ce genre de problème…

 

Jupiter et Alabano arrivèrent peu de temps après et apprirent ce qui s’était passé avec un résumé des arguments de chaque camp. Le premier suggéra de la laisser tranquille et que ça leur ferait des vacances, mais après s’être fait réprimander pour sa blague, il décida de son propre chef d’aller la voir sans prendre en compte le risque d’aggraver la situation.

 

Jupiter : Vous êtes trop niant niant, ma méthode est plus efficace. Attendez quelques minutes et tout sera réglé. Il partit à l’étage la retrouver.

Vélia : Qu’est-ce qu’il compte faire… ?

Alabano : Il va lui redonner confiance en elle. Sa peur de décevoir a été alimentée par tout ce qui s’est passé, ça surpasse son caractère habituel. Ne vous inquiétez pas, il comprend facilement les gens et même s’il est brusque, il peut y arriver, j’en suis une preuve !

Vélia : Faisons lui confiance… Tout s’est emballé si vite, c’est de ma faute… Elle s’en voulait terriblement de ne pas l’avoir mieux comprise.

Ikira : Vélia ! Elle lui prit les mains. Toi aussi tu vas déprimer ? C’est pas facile, mais il faut tenir bon, sinon comment tu comptes l’aider à remonter la pente !

Vélia : Je n’ai pas été capable d’aider mes amies dans le besoin… « Comme toi avec tes cauchemars. »

Ikira : « Cette fois, je ne laisserai pas une amie perdre sa joie de vivre. » C’est exactement la même chose qu’avec Maria ! Pourquoi vous vous prenez tous la tête pour ça ? Vous n’êtes pas des dieux, tout le monde fait des erreurs, arrêtez de vous plaindre ! Tu dis à Maria d’arrêter de culpabiliser, de faire des efforts, et toi qu’est-ce que tu fais dans la même situation ? Cette dernière question lui fit comprendre à quel point elle était stupide.

Vélia : C’est vrai, tu as totalement raison. J’ai fait plusieurs erreurs à l’instant, j’ai enfoncé mon amie au lieu de l’aider, je vais réparer ça et si je n’y arrive pas aujourd’hui, je réessayerai demain, encore et encore. Merci Ikira ! Elle courut à l’étage.

Ethedra : Oh bien joué !

Ikira : Merci, j’ai appris de mes erreurs, hé hé. Quelques employés avaient regardé la scène de loin, ils avaient entendu quelques passages grâce aux échos du hall.

Mr. De Lachaîne : Elle va devenir une grande aventurière.

Mlle. Kickov : Les autres aussi. La blonde me rappelle moi durant mon enfance.

Mr. De Lachaîne : Ah, comment ça ?

Mlle. Kickov : J’ai toujours été très exigeante envers moi-même. Enfin bon, je retourne au travail, bonne journée monsieur.

Mr. De Lachaîne : « Elle a l’air d’aller mieux, c’est peut-être la fin de cet exceptionnel trajet qui fait cet effet là. Tant mieux ! »

 

Il était bientôt l’heure de partir, Maria venait tout juste de sortir de sa chambre avec ses bagages, songeuses, quand elle tomba nez à nez avec Jupiter. L’objet de sa venue était évidente et elle n’avait pas du tout envie de se reprendre la tête, surtout avec lui.

 

Jupiter : Hey salut la dépressive, comment ça va pas bien ? Il la provoqua avec un sourire forcé.

Maria : Je te laisse 10 secondes pour changer ma vie.

Jupiter : Allons, tu es déçue de toi même parce que tu es faible.

Maria : Ce n’est pas que ça.

Jupiter : Oh la la, madame a tant de défauts qu’elle devient une mauvaise amie ! Mon dieu ne l’approchez pas, elle attire les problèmes !

Maria : Continue et c’est toi qui va avoir des problèmes.

Jupiter : Tu comptes me frapper, toi ? Ah j’ai compris, il faut que tu évacues ta médiocrité sur quelqu’un pour te sentir plus forte !

 

À peine avait-il fini sa phrase que Maria lâcha ses valises pour aller lui donner un coup de poing en pleine face, mais il esquiva facilement puis contre-attaqua avec une main brillante d’une forte lumière blanche s’écrasant dans le ventre de la jeune fille. Sa respiration se coupa et elle cracha quelques gouttes de salives, la douleur était forte. Le garçon recula et la nargua encore. Furieuse, elle invoqua sur chaque bras un filet d’eau les entourant pour ensuite les utiliser comme des fouets. Elle ne s’arrêtait plus et malgré ses mouvements calculés comme dans une danse, Jupiter évitait tous les coups. Il s’approcha d’un coup, sautant par dessus ses bras, pour ré-sauter en s’appuyant sur ses épaules et retomber sur ses pieds après un saut périlleux arrière. Tombée à la renverse, elle se releva puis rassembla son élément sous forme de gouttes flottant autours d’elle. Malgré sa colère, il y avait toujours dans un coin de sa tête une voix lui criant qu’elle était incroyablement nulle.

 

Jupiter : Tu changes de tactique ? Il marcha plus loin, à une dizaine mètres d’elle. C’est inutile, tu n’arriveras jamais à protéger tes amis. Il prit un air plus sérieux, beaucoup trop sérieux, puis il se retourna face à l’escalier. On dirait que quelqu’un arrive, serait-ce Vélia ? Il pointa sa paume ouverte vers la sortie et concentra un point lumineux, son aura blanche se faisant comme aspirer.

Maria : … Quoi ? Tu n’ose-

Jupiter : Oh que si.

Vélia : Elle était presque arrivée en haut, on entendait sa voix remplie de tristesse. Maria, je suis désolée, s’il te plaît excuse moi !

 

Le son de l’énergie se condensant s’amplifiait tandis que Jupiter crispait ses doigts. Maria venait de focaliser son esprit sur une seule chose, son amie, celle qui comptait le plus à ses yeux. Sans réfléchir, elle libéra une grande quantité d’énergie, se transformant en une milliseconde en un torrent d’eau qui la propulsa à une vitesse qu’elle n’aurait jamais espéré atteindre. L’éclat lumineux partit au même instant, ils fusèrent tout deux vers Vélia venant de sortir sa tête de l’embrasure du mur. Maria atteignit le niveau de la balle et, en plein mouvement, la frappa avec son poing qui déversa une véritable cascade miniature explosant instantanément le projectile. Le souffle créé par l’impact put se faire sentir à travers les murs et le bruit se répercuta jusqu’au rez-de-chaussée. La jeune fille atterrit sur le sol en s’aidant de son autre main pour se freiner, elle s’arrêta finalement juste devant son amie, choquée. Ça lui avait semblé durer plusieurs minutes, mais seulement une seconde s’était écoulée. Elle n’avait même pas senti sa peau de son dos et de son avant-bras droit brûler, ses vêtements s’étaient quant à eux abîmés. Vélia courut l’aider à se relever.

 

Vélia : M-Maria, ça va ?! La douleur venait petit à petit, elle avait le corps endolori.

Maria : O-oui… Ne te tracasses pas pour moi…

Jupiter : Bien ouej. Il se tenait le poignet à cause de la douleur, sa paume était rouge vive.

Vélia : Jupiter, c’est toi qui a fait ça ?!

Maria : C’est bon laisse le…

Vélia : Mais regarde ce qu’il t’a fait !

Maria : … C’est pas grave, je le démonterai plus tard…

Jupiter : Vas-y compte dessus. Il partit faire ses bagages en lui faisant un signe de la main, cette fois-ci amical.

Vélia : Vite il faut t’amener à l’infirmerie !

Maria : Oui oui…

Timothé : Il apparut en tenant Jupi par le col de sa veste. Mmh… Vous pouvez m’expliquer ce qui vient de se passer ? De plus en plus de gens curieux arrivaient.

Jupiter : Oh flûte.

 

Ce fut la première et la dernière fois que la société de transport punissait des adolescents. Heureusement ils n’avaient pas fait de dégâts et leurs blessures étaient légères, ainsi ils devraient juste nettoyer le bus et aider à la préparation des plats de midi. Mr. Japier soigna Maria avec de la pommade et beaucoup de bandages, d’après lui les marques disparaîtraient dans une semaine. Il ne restait plus que quelques minutes avant l’heure du départ, nos protagonistes étaient tous réunis et prêts à embarquer.

 

Maria : Ne blâme pas Jupi, il m’a aidé et il ne t’aurait jamais fait de mal. C’était pour me réveiller.

Vélia : C’est l’une des pires façons d’aider quelqu’un ! Il est irresponsable !

Alabano : Qu’est-ce que tu as fait cette fois ?

Jupiter : J’ai rendu service, c’est tout !

Vélia : Bref… Je voulais te dire quelque chose…

Maria : C’est pas la peine.

Vélia : Si ! Je… Je suis désolée de ne pas t’avoir comprise, à la place de t’aider j’ai juste empiré la situation… Tu es ma meilleure amie, à mes yeux tu es déjà parfaite ! Je serais toujours là pour toi, pour te permettre d’avancer plus loin, mais aussi tout simplement pour te soutenir au quotidien !

Maria : Elle la prit dans ses bras. Oh c’est mignon, tu es déjà toute pardonnée. Mais c’est aussi de ma faute, je n’aurais pas du m’énerver si facilement. Elle fixa les deux autres. Et vous, vous ne vous excusez pas ?

Ethedra : Euh, si ! Tout pareil que Vélia mais en enlevant « meilleure » et « parfaite ».

Ikira : Elle lui frappa le derrière du crâne. T’es bête ! Il se gratta la tête, embêté.

Maria : Bon ça va. Elle leur sourit puis quitta Vélia avec une petite tape sur l’épaule. Je dois y aller, on se revoit tout à l’heure. Elle tira Jupiter par le col et rentra dans le bus, Vélia la regardait avec un sourire apaisée.

 

La journée passait tranquillement. Pour revenir à ses habitudes de se faire remarquer, Mlle. Samanlia se vantait de son futur anniversaire qui sonnerait le début de son épopée, Waple la soutenait en lui disant qu’elles deviendraient aussi célèbres que les stars de la mode ou les héros historiques. Elles essayèrent de faire rentrer Omélie dans leur petit jeu mais elle refusa, prétextant qu’elle était fatiguée. Elle les rassura avant de se replonger dans ses petits magazines passe-temps, sans montrer plus de joie de vivre, mais elle redeviendrait sûrement comme avant une fois le voyage fini. Ce n’était pas l’avis de Maria qui l’avait observée depuis hier. Lorsqu’elle lui donna son plat, la jeune femme lui lança un regard mi-ennuyé, mi-énervé.

 

Maria : « Oh et puis c’est pas mon problème. » Elle passa voir son groupe, Mr. De Lachaîne les avait rejoint pour compléter les cours de Vélia.

Mr. De Lachaîne : Et c’est pour cela qu’on ne peut pas absorber de l’énergie par notre seule volonté.

Ikira : C’est trop compliqué monsieur !

Mr. De Lachaîne : Je te ferais un schéma illustrant les étapes de la biosynthèse énergétique, d’accord ? Elle en était ravie.

Vélia : Il n’y avait pas d’école spécialisée avant, comment avez-vous appris tout ça ?

Mr. De Lachaîne : Je me suis documenté moi-même au fil de mes passages dans les grandes villes, des instituts scientifiques, mais c’est surtout ma première femme, la mère de Timothé, qui m’a instruit les choses les plus pointues !

Ikira : Vous avez eu de la chance d’avoir trouvé une femme aussi intelligente !

Maria : C’est dommage de l’avoir fait partir. Elle avait prit un ton accusateur.

Mr. De Lachaîne : « Elle ne rate jamais une occasion de me descendre... » Nous nous sommes quittés parce qu’elle en avait assez des aventures, son rêve était de devenir ingénieuse. À cause de ses études, elle ne pouvait plus s’occuper de Timothé et moi je ne demandais que de voyager encore et encore. Nous avons décidé de divorcer en bons termes, pour suivre chacun la vie que nous souhaitions. Nous nous voyons tous les deux tous les cinq ans, elle est devenue si formidable… La nostalgie le fit retomber dans ses doux souvenirs.

Vélia : Si vous êtes toujours amoureux d’elle, vous devriez aller la reconquérir !

Mr. De Lachaîne : Il eut comme une révélation. Mais oui ! Elle travaille dans la région, à l’institut Rosewood, c’est parfait ! Ceci réveilla tout de suite l’intérêt du Dr. Boréal.

Ikira : Ce serait si romantique ! J’espère que vous y arriverez !

Maria : Mouais, en 25 ans elle a dû se recaser avec un homme riche. Le vieil homme la regarda avec les larmes aux yeux. Bah quoi, c’est possible.

Vélia : Arrête Maria, ça pourrait lui porter malheur !

Mr. De Lachaîne : Mon cœur est à deux doigts de se briser…

Maria : Ne vous mettez pas dans un état si pitoyable, c’était qu’une hypothèse.

Ikira : Le pauvre… Ce flot inutile d’émotions entraîna pour Maria un roulement d’yeux en l’air.

Dr. Boréal : Excusez-moi monsieur… Il ne voulait pas rater l’opportunité d’être recommandé par le mari d’une employée d’un des instituts les plus connus au monde, mais il l’ignora quand Maria reprit encore la parole.

Maria : Si ça ne marche pas avec elle, vous pourrez toujours essayer avec votre deuxième ex-femme.

Mr. De Lachaîne : Impossible, elle m’a largué comme une chaussette parce qu’elle voulait gardé sa liberté de célibataire, c’est pour ça qu’elle m’a laissé Bobby sans discuter… Il n’y a que Abrelie qui compte !

Maria : Bon bah bonne chance, elle sera sûrement contente de voir débarquer son ex ivrogne.

Dr. Boréal : Ses pupilles lançaient des éclairs à ceux de l’adolescente beaucoup trop franche. Roh mais vous n’avez qu’à l’appeler pour la prévenir, ensuite vous vous mettrez sur votre 31 et grâce à votre réputation, elle sera séduite !

Mr. De Lachaîne : « C’est qui lui déjà… ? » Vous avez raison, dès qu’on sort d’ici je cours chercher un téléphone ! « Et je piquerai un costume à Timothé, si je rentre encore dedans. »

Maria : Je ne suis pas convaincue…

 

Le vieil homme s’en alla déterminé afin de préparer minutieusement ce qu’il allait dire à sa bien aimée. Il avait enfin trouvé un but à sa vie qui devenait de plus en plus morne, et bien que la peur d’échouer existait bel et bien, il sentait une joie l’envahir. L’espérance du bonheur le revigora, une nouvelle force l’envahit, si bien qu’un autre objectif apparut dans son esprit, puis encore un, et un autre. Tout ceci lui rappela sa jeunesse lorsque lui et Abrelie vivaient l’amour parfait. Ses collègues furent surpris de le voir si heureux malgré tous les problèmes qui s’ajoutaient au quotidien. Il les contamina, consciemment ou non, avec son sourire, ils envisagèrent ainsi des jours meilleurs permettant de combattre les terribles émotions ressenties auparavant. Cette sensation de bien-être suivit le reste de la journée, les employés proches du vieillard purent avoir un sommeil plus paisible que d’habitude. Ce qui fut le contraire pour une partie des passagers qui étaient tiraillés entre l’excitation et la peur d’une nouvelle aventure.

 

15 juillet 812

 

Cette fois Ikira eut une nuit sans bizarrerie, son réveil fut aussi doux que sa matinée. Elle passa du temps à parler avec chacun des employés qu’elle connaissait pour entretenir de derniers souvenirs. Elle les recroiserait peut-être au cours de son voyage, ils avaient chacun dit qu’ils songeaient à quitter l’entreprise pour vivre une autre vie. C’est là qu’elle apprit pour le futur d’Expert Voyage. Si ce nouveau moteur voyait le jour, cela permettrait à tout le monde de ne plus restait des semaines dans un tunnel sombre. Elle en était pleine d’espoir.

 

Ikira : Mais plein de gens se feront virés !

Timothé : Non, le directeur les assignera à un nouveau projet qui recyclera les matériaux des hôtels. Je n’en sais pas plus.

Mr. Fure : Il apparut subitement,traînant ses bandages imbibés de sang. D’où tu tiens ça ?

Ikira : Elle était mal juste en voyant son apparence. « Comment il peut marcher dans cet état ?! »

Timothé : De mon père, qui le tiens de Mr. Chrosal. Ça pourrait m’intéresser.

Mr. Fure : Viens plutôt avec moi et Cécile, nous allons démissionner.

Timothé : Il avait du mal à garder son sérieux habituel. Pardon mais je ne peux pas partir sur un coup de tête, j’ai des responsabilités. Et qu’en penseraient mon père et mon frère ?

Mr. Fure : Mais on s’en fout, lâche cette entreprise de merde et cassons-nous ! Ton père va retrouver ta mère et ton frère veut devenir marinier.

Ikira : « Il parle beaucoup moins poliment qu’avant... »

Timothé : Quoi, marinier ?! Retrouver maman ?! I-il faut que je réfléchisse, mademoiselle veuillez m’excuser, je vous laisse… Il s’enfuit confus, perdu dans ses convictions sur l’importance du travail dans la société.

Mr. Fure : On oublierait presque qu’il n’a que 25 ans.

Ikira : Seulement ? On dirait pas avec son air baraqué et ses cicatrices ! Comment il les a eu d’ailleurs ?

Mr. Fure : Je ne lui ai jamais demandé, parce que je m’en fous.

Ikira : Ah… Le trentenaire commença à tourner de l’œil. Vous allez bien m’sieur ?

Mr. Fure : Ouais, ne m’aide pas. Il tomba raide par terre et ne bougea plus, on entendit aussi un craquement sourd.

Ikira : Aie…

 

Après avoir quémandé l’aide d’adultes pour l’amener à l’infirmerie du bus, la jeune aventurière fit ses bagages puis monta pour la dernière fois dans le véhicule. Ses amis songeaient à ce qu’ils pourraient trouvés à Beguio, la ville où se trouvait la sortie du tunnel. D’après ce qu’elle avait entendu, c’était le lieu de naissance de Mr. Parjhib. Mlle. Kickov et quelques uns de ses collègues iraient voir sa famille pour lui présenter leurs condoléances et apporter son corps pour la cérémonie d’enterrement. Elle aurait aimé mieux le connaître, sa mort avait été vraiment injuste. Ses tristes pensées disparurent lorsqu’elle prit part à la discussion.

 

Vélia : Je ne sais pas, ils doivent être fatigués...

Jupiter : La situation a changé je te rappelle, quelques combats ne vont pas les embêter !

Maria : C’est décidé, je vais défier Mlle. Samanlia.

Ikira : Vous voulez combattre des adultes ?!

Ethedra : Ouais ! Je choisis Mr. De Lachaîne !

Jupiter : Bon je prend Mr. Wyll alors.

Vélia : Des chefs de bloc, vraiment ? Mmh, Mlle. Kickov serait bien, elle est un type biologique comme moi.

Alabano : Il n’y a plus beaucoup de choix, je demanderai à Bobby.

Ikira : Si tout le monde s’y met… Oui, pourquoi pas ! Timothé sera mon adversaire !

 

Ils attendirent quelques heures, que le déjeuner passe et qu’il n’y ait vraiment plus rien à faire, pour aller quémander l’autorisation de se battre dans les blocs vides pour ensuite aller voir leur adversaire. Mr. Chrosal n’aimait pas du tout cette idée, mais les interventions de Mr. De Lachaîne et de Mme. Huleg qui voyaient en cette expérience une aide pour leurs futurs réelles combats le convainquirent.

 

Mlle. Samanlia : T’es gonflée ma petite !

Maria : Considérez ce combat comme votre cadeau d’anniversaire.

Mlle. Samanlia : Tss, c’est non. Elle se recoiffa avec un geste prétentieux.

Waple : Je peux la remplacer, si tu le veux bien ! Elle voulait s’entraîner.

Maria : Euh… « Elle a l’air d’être moins forte que le Dr. Boréal... »

Mlle. Samanlia : Voyant son hésitation, elle soupira. Je combattrais si et seulement si tu acceptes de te battre contre Waple.

Maria : D’accord, je vous attend au bloc E.

 

Pendant que les jeunes femmes enfilèrent leur tenue de combat, Maria ainsi que plusieurs autres personnes observaient, à travers les portes et les fenêtres, les matchs qui se déroulaient dans le bus. Jupiter combattait férocement Mr. Wyll qui n’y allait pas de main morte.

 

Mr. Wyll : HAAAAA ! Son poing enveloppé d’un liquide rouge sang détruisit le parquet dans une grande rage. RAAAAH !

Jupiter : « Complètement chtarbé... » Son aura blanche tournoya autour de ses avant-bras comme deux tornades lumineuses. « Tempête éclatante ! » Il déchargea l’énergie accumulée contre son adversaire qui se protégea les yeux et le corps.

Mr. Wyll : C’est tout ? Sa puissante attaque qui avait nettoyé le sol de tous les débris n’avait rien fait au chef du bloc B. À mon tour ! RAAAAH ! Il projeta rapidement sa main en pleine ébullition dont le liquide se transforma en une explosion fonçant droit vers l’adolescent.

Jupiter : « Et merde. » Il se mit en garde avec un bouclier élémentaire mais cela ne changea pratiquement rien, il se fit éjecter jusqu’au mur à une vitesse folle comme une simple poupée.

Mr. Wyll : Oh… Ça va ? Les bancs et les poteaux alentours étaient saccagés. Qu’est-ce qu’ils sont fragiles les gamins de nos jours.

 

Évanoui, Mr. Wyll l’amena voir Mr. Japier au bloc H. Il saignait légèrement de la tête et des copeaux de bois lustrés avaient déchiré ses vêtements ébènes. Nombreux étaient ceux qui savaient que le provoquer en duel, ce gorille, signifiait passer un sale quart-d’heure. Sa nitroglycérine était redoutable, et il ne se retenait jamais, menant souvent à sa victoire dès le premier impact. Se fut au tour de Bobby et de Mlle. Kickov qui avaient décidé de combattre en équipe, Ethedra pria alors Vélia de le laisser combattre pour qu’il puisse faire équipe avec son partenaire d’entraînement.

 

Ethedra : ...Et là je pourrais les attaquer par surprise, ok ?

Alabano : Compris, ils ne nous verront pas venir.

Bobby : Il s’étirait les bras et les jambes. Vous êtes prêts les gars ?

Ethedra : À 200 % !

Mlle. Kickov : Si c’est le cas…

 

Les yeux fermés, une aura verte pâle et grandissante enveloppa la jeune femme comme une tornade. Sa veste flottait et ses cheveux blonds se soulevèrent, notamment sa frange qui laissa entrevoir son œil gauche brillant de détermination. Brave, le jeune garçon fit un signe à son coéquipier qui sprinta soudainement vers les deux ennemis en emmagasinant de l’électricité entre ses mains. Mlle. Kickov leva ses mains telle une reine et une multitude de petites plantes poussèrent, à partir de rien comme sur un mur invisible, et attaquèrent leur proie. Ayant prévu cela, il frappa le vide à côté de lui avec ses deux paumes ouvertes, et éjecta subitement son élément comprimé pour se projeter sans logique vers Bobby. Les employés furent tous deux surpris de ce mouvement, mais elle réagit quasiment à la seconde. Les plantes carnivores firent un virage à 90° et s’enroulèrent autour des jambes du jeune adolescent en plein vol. Elles le ramenèrent violemment à terre, puis l’immobilisèrent entièrement en lui présentant toutes leurs dents acérées. Bobby, lui, esquiva ce qui était sensée être une attaque surprise, un gros caillou jeté à la tête. Mais le lanceur n’était pas là, alors l’employé fit s’écouler un liquide noir aux reflets argentés pour se préparer à contre-attaquer. Le garçon lévitait sur une planche de pierre juste derrière Bobby et il profita de sa discrétion pour l’attaquer d’un coup de snowboard. Il fut cependant stopper par un mince filet d’eau abyssale, à quelques centimètres du crâne de Bobby qui n’avait pas bougé.

 

Bobby : Je m’attendais à mieux. L’eau des profondeurs éclaboussa Ethedra et le plaqua sauvagement au mur.

Ethedra : … Ah… « J’étais pourtant sûr qu’Ala avait détourné son attention... »

Mlle. Kickov : Ça ne nous a même pas servi d’entraînement, vous avez encore du… Qu’est-ce que c’est que ça ? Une sorte de serpent jaune rampait lentement vers ses pieds. Tu pensais vraiment m’avoir avec ça… ?

Alabano : Euh…

Mlle. Kickov : Vous avait encore beaucoup de chemin à faire, mais c’est normal à votre âge. Elle écrasa l’animal électrique, le faisant éclater en une flopée de lumières. Toi, tu manques de maîtrise, et être dans une position inconfortable n’est pas une excuse. Elle le releva délicatement.

Bobby : C’était vraiment nul ! Il aida Ethedra à se relever, il était trempé. Je ne t’ai jamais perdu, tu n’es ni rapide, ni discret !

Ethedra : Oh ça va hein… Et c’est quoi votre élément à vous ? Je me sens lourd…

Bobby : Ha ha ! Ça s’appelle eau abyssale ! C’est de l’eau semblable à ce qu’elle est en profondeur, c’est très dur à manipuler mais c’est trop puissant !

Mlle. Kickov : Bref. Mlle. Samanlia, Waple et Maria entrèrent à l’instant.

Mlle. Samanlia : Allez c’est notre tour, déguerpissez !

Bobby : Toujours aussi aimable la truie à l’orange.

Mlle. Kickov : Par pitié, Bobby…

Mlle. Samanlia : Sale mioche ! Son aura orange l’entoura et ses très longs cheveux se mirent à voler.

Waple : Non stop ! Elle retint son amie. Je veux juste faire mon combat, s’il te plaît !

Mlle. Samanlia : … C’est seulement parce que c’est toi. Elle regarda Bobby d’un air hautain et sûr d’elle. Après, c’est toi que je combattrais.

Bobby : Ouais ouais.

Maria : Bon, on commence ?

 

Sachant que Waple n’était qu’une débutante, Maria la laissa commencer. La femme aux cheveux bleus leva son bras et le soutint avec l’autre pour y faire apparaître au bout un liquide gris métallisé. Formé en sphère, elle la projeta difficilement sur son adversaire qui n’eut aucun mal à l’éclater avec un simple revers de la main. Elle était déçue, alors son amie l’encouragea et elle reprit confiance en elle. Elle décida de forcer plus, même si elle avait déjà du mal, en produisant une plus grande quantité de mercure et de l’appliquer sur ses bras. Maintenant équipée de gants armurés, elle se rua sur Maria et lança plusieurs coups. La jeune fille évita chaque tentative en se baissant et en reculant, puis elle contre-attaqua gentiment en plaquant ses deux paumes sur son ventre et l’éjectant avec un gros jet d’eau. Trempée, Waple se retrouva plusieurs mètres en arrière, à terre. Cette attaque simple avait demandé plus d’effort à Maria qu’usuellement, elle avait encore des séquelles dues à ses efforts d’hier.

 

Mlle. Samanlia : Allez Waple ! Défonce la !

Waple : Elle se releva lentement. Oui, je peux le faire !

Maria : « Non. »

 

Waple rassembla le mercure de ses bras entre ses mains et appuya pour en faire un disque plat aux bords devenant de plus en plus fins. Maria la voyait se débattre pour maintenir cette forme, mais elle y arrivait. Lorsque l’objet atteignit une taille conséquente, elle tournoya sur elle même et le lança de toutes ses forces. Le mouvement n’était pas gracieux pour le moment, mais elle pourrait obtenir plus de fluidité avec suffisamment d’entraînement. Quand bien même, cette technique était la plus puissante de cette débutante et cette fois, Maria ne pourrait pas la contrer aussi facilement. Son énergie bleue donna une ambiance sous-marine, puis se donnant de la force avec de l’élan, son eau turquoise apparut subitement, entourant ses poings comme de petits dragons et elle écrasa furieusement la scie de mercure, le liquide semblant dans une rage folle. Le choc se répercuta mentalement sur Waple qui tomba à la renverse tandis que les éléments se désagrégeaient et donnaient une allure brillante à l’adolescente aguerrie. Mlle. Samanlia aida son amie à se relever.

 

Waple : Je n’ai rien pu faire… Et elle n’a même pas l’air fatigué…

Mlle. Samanlia : Mais c’est normal, contrairement à elle, tu t’entraînes seulement depuis deux jours !

Maria : « Ouais, pour une adulte c’est pas fameux. Elle n’utilisait jamais ses pouvoirs avant… ? » Alors, prête ?

Mlle. Samanlia : Que tu es impatiente. Waple, va nous regarder de derrière la porte pour ta sécurité.

Waple : D’accord, bonne chance petite !

Maria : Ouais ouais c’est ça.

Waple : En ouvrant la porte du bloc D, elle aperçut son amie. Et salut Omélie ! Tu m’as vu combattre? Elle lui affichait un grand sourire.

Omélie : Ouais, c’était… Bien. Dit-elle agacée.

Waple : Ça ne vas pas ?

Omélie : Je suis seulement fatiguée. Bref, regardons le combat de Marion.

Waple : … Oui ! Ce sera plus intéressant que le mien, je vais peut-être apprendre de nouvelles techniques !

Omélie : Plaqués aux murs pour les regarder à travers les fenêtres, elle serra, sans que personne ne puisse la voir, son poing de rage. « Tss... Tu ne seras jamais comme elle ! 

 

Chapitre 6.5
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